En 2008, au Québec, 240 000 personnes auraient été victimes d'un cybercrime et 340 000 Québécois auraient connu un incident concernant la sécurité de leur ordinateur et la protection de leurs renseignements personnels, selon les extrapolations tirées d'un sondage et d'une étude du professeur Benoît Dupont, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sécurité, identité et technologie.

C'est pourquoi le gouvernement du Québec et l'Institut de sécurité de l'information du Québec (ISIQ) reviennent à la charge avec une troisième campagne de sensibilisation sur la nécessité de protéger son identité sur Internet et avec le site de conseils www.monidentite.isiq.ca.«Vous ne placarderiez pas les poteaux dans la rue avec votre photo, votre adresse et d'autres renseignements!», lance le porte-parole de la campagne, Denis Talbot, journaliste et animateur d'une émission sur les technologies. «Pourquoi le faire sur Internet? Il faut avoir un comportement responsable dans Internet comme dans la rue», a-t-il poursuivi, pendant une conférence, lundi matin, sur la cybersécurité et la prévention.

Spécialiste de la cybercriminalité à la Sûreté du Québec (SQ), le capitaine Frédérick Gaudreau a donné de nombreux exemples utilisés par les fraudeurs et les pirates pour obtenir frauduleusement l'identité des gens et procéder à des vols d'identité et d'autres crimes aux conséquences graves.

Trop de naïveté

À travers la présentation, on peut comprendre que les internautes agissent avec une certaine naïveté lorsqu'il s'agit d'Internet, comme si les pirates ne pouvaient s'intéresser à eux ou que les renseignements sur Facebook, MySpace, Twitter et d'autres sites de réseaux sociaux ne pouvaient être récupérés par des personnes malveillantes. Pourtant, c'est à partir de recherches simples dans des moteurs de recherche que les spécialistes de la fraude trouvent des victimes potentielles.

M. Gaudreau rappelle que le système d'exploitation doit être à jour pour que les failles de sécurité puissent être colmatées. Les logiciels de sécurité (antivirus, pare-feu) doivent aussi être à jour.

Si le réseau à la maison fonctionne à partir d'un routeur sans fil, il faut que ce dernier soit sécurisé. Si la plateforme Windows est la plus attaquée, ça ne veut pas dire pour autant que les usagers de Linux ou du Mac sont invulnérables au piratage.

Denis Talbot et le capitaine Gaudreau soulignent qu'il faut se méfier des différentes arnaques sur le Web, hameçonnages ou petites annonces. «Si c'est trop beau pour être vrai, il y a un problème», ajoute M. Talbot. Et si vous êtes victime d'une escroquerie, il faut contacter les services de police locaux ou communiquer avec www.phonebusters.com.

Même si la SQ compte une vingtaine de spécialistes des fraudes dans Internet, M. Gaudreau souligne que la prudence et la discrétion sont toujours de mise pour tous les usagers d'Internet. Les parents devraient s'intéresser à ce que font leurs enfants et les sensibiliser au fait qu'Internet est une grande zone publique où il faut agir de manière responsable.