L'Union internationale des télécommunications (UIT) s'est inquiétée mercredi du sort des plus jeunes qui surfent seuls en ligne et a annoncé le lancement de recommandations visant à garantir une meilleure protection de ces enfants.

«C'est une des choses les plus importantes que notre génération se doit de faire pour protéger nos enfants», a insisté le secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT), Hamadoun Touré, dans le cadre de l'ITU Telecom World qui se tient depuis lundi à Genève.

Le responsable onusien a expliqué que les recommandations de l'UIT peuvent être consultés sur Internet et évolueront d'année en année en raison de la rapidité des changements dans le secteur des télécommunications et d'Internet.

Ces recommandations sont destinées aux politiques, mais également aux industriels du secteur, aux parents et éducateurs, ainsi qu'aux enfants.

«Il faut faire comprendre aux enfants que ce qu'ils voient n'est pas souvent ce que cela semble être», a expliqué un responsable de l'organisation Save the Children, Dieter Carstensen.

L'UIT recommande ainsi aux enfants de faire attention à leurs rencontres sur Internet et de bien filtrer les invitations qu'ils reçoivent.

Plus de 750.000 «prédateurs» sexuels cherchant à entrer en contact avec des enfants sont connectés en permanence à Internet, selon un rapport présenté en septembre dernier au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

«Pour beaucoup d'enfants, il y a une ligne mince ou pas de ligne du tout entre le monde réel et le monde virtuel», a soutenu la directrice de l'organisation Helpline International, Nenita Larose, un réseau d'association d'entraide par téléphone destiné aux enfants habitant dans 160 pays.

Les raisons d'inquiétude de l'UIT sont d'autant plus grandes que de récentes études citées par l'organisation indiquent par exemple que 72% des jeunes français surfent sur Internet sans être accompagnés d'un adulte.

L'UIT estime qu'en 2009 près de 1,5 milliard de personnes utilisent Internet, contre seulement 200 millions en 1998.