Exit le cliché voulant que l'adepte de Facebook soit un être asocial, muré derrière son ordinateur et ses milliers d'amis virtuels. Surprise! L'ami Facebook est un être plus social que la moyenne. Et si la technologie permettait, aussi, d'entretenir les vraies amitiés ? Réflexions autour d'un terme galvaudé.

Un sondage rendu public cette semaine par l'observatoire de l'Indice relatif de bonheur est sans équivoque.

Même si près de la moitié (43%) des Québécois affirment que ni la technologie en général, ni Facebook en particulier, ne rapproche les gens, il n'empêche que les adeptes de Facebook semblent étonnamment plus «sociables» que la moyenne: ils sont plus nombreux à faire partie d'un groupe social (à 46%, comparativement à 39% des non-membres) ; ils ont davantage une vie sociale active (à 53% comparativement à 44%), et ont aussi des liens nettement plus étroits avec leur famille (80% communiquent une fois par semaine avec leur famille, comparativement à 68 % des non-membres).

Cette relation n'est pas que virtuelle: 63% d'entre eux participent régulièrement à des activités familiales, par rapport à 59% des non-membres.

Le sondage, réalisé pendant l'été auprès de plus de 2600 répondants, «permet d'avoir une analyse différente et positive d'une communauté qu'on aime diaboliser », analyse Pierre Côté, fondateur de l'indice relatif de bonheur.

Nicole Ellison, professeure à l'Université Michigan State et auteure de The Benefits of Facebook Friends, une étude publiée en 2007, abonde dans son sens.

Après avoir sondé près de 300 universitaires, elle conclut : «Les utilisateurs de Facebook ont un meilleur capital social, ils ont accès à plus d'informations différentes, et ont le sentiment d'avoir un meilleur réseau de soutien émotif. »

En prime, ce réseau est très facile à rejoindre, et les amitiés s'entretiennent sans grand investissement. Vrai, les centaines d'«amis Facebook» ne sont pas toujours de «vrais amis». «Mais ça n'est pas là le but de l'exercice, poursuit-elle. Les gens savent bien qui sont leurs vrais amis. L'important, c'est de tirer les bénéfices de ce capital.»

Mais attention, Facebook, en nous gardant en contact avec tout ce beau monde, peut aussi tuer des amitiés, met en garde Patricia Wallace, psychologue et auteure de The Psychology of the Internet.

«On apprend parfois des choses qu'on ne veut pas nécessairement savoir, dit-elle. Nous ne sommes pas encore très habiles dans la communication en ligne. Parfois on est trop brusque, ou alors trop intime. Mais on devrait s'améliorer avec le temps.»