La favela Dona Marta, située dans la zone sud et touristique de Rio de Janeiro, est la première du Brésil où a été implanté l'internet sans fil haut débit (Wifi), et ses dix mille habitants pourront désormais naviguer gratuitement sur le web.
«C'est comme une sorte de tunnel temporel qui nous fait passer du XIXe au XXIe siècle», s'est réjoui José Mario dos Santos, président de l'association des habitants de la favela, située sur les collines du quartier de Botafogo.«Ce projet n'est pas seulement une intégration numérique mais aussi une intégration sociale des habitants», a déclaré le gouverneur de Rio, Sergio Cabral, lors de la cérémonie d'inauguration.
Chaque habitant aura une adresse mail qui pourra servir, par exemple, pour envoyer un curriculum vitae, pour trouver du travail ou pour faire une recherche pour des devoirs à l'école.
Le gouvernement de l'Etat de Rio a investi près de 500.000 reais (215.000 dollars) dans le projet «Dona Marta Digital». Seize antennes transmettent les signaux 24 heures sur 24.
Afin de faciliter l'accès de la population aux nouvelles technologies de l'information, des cours gratuits auront lieu au cours des deux prochains mois dans la favela.
En novembre dernier, Dona Marta avait déjà bénéficié d'un projet pilote de sécurité publique, avec la présence permanente dans la favela d'une police communautaire qui a obligé les trafiquants de drogue à abandonner les lieux.
«Il n'y aura pas de citoyenneté entière si nous avons encore, comme c'est le cas dans de nombreuses favelas de Rio, la présence du pouvoir parallèle (les trafiquants de drogue)», a souligné M. Cabral.
«Nous sommes en train d'agir sur deux fronts qui ont été oubliés dans le passé: l'intégration sociale et la politique de sécurité», a-t-il ajouté.
Après Dona Marta, le projet sera étendu d'ici à juin à d'autres favelas, ainsi qu'à des quartiers plus favorisés comme le bord de mer d'Ipanema et Leblon. Il devra bénéficier à 2,8 millions de personnes pour un investissement de 250 millions de reais (106 millions de dollars).