Depuis l'arrivée d'internet dans nos foyers, une criminalité virtuelle s'est développée en parallèle à celle vécue dans la réalité. Pour contrer ce fléau, deux policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sont venus à Bromont samedi dernier pour donner une conférence sur l'utilisation sécuritaire d'internet par les enfants et les adolescents.

Organisé avec la collaboration du Comité de surveillance de quartier Shefford, cet atelier, qui se tenait au Centre culturel St. John, s'adressait autant aux parents qu'à leur progéniture.

Des thèmes comme les logiciels de contrôle parental, le niveau de sécurité des différentes connexions internet, les virus informatiques, les logiciels espions, la cyberintimidation, le vol d'identité et la pédophilie ont notamment été abordés.

«Il y a beaucoup de bonnes choses sur internet, mais il y en a aussi des mauvaises. Les risques sont là, mais si on a une bonne approche et si on en fait une bonne utilisation, on peut les minimiser. C'est comme conduire un véhicule. Les risques d'accidents sont omniprésents, mais il est possible de les réduire en adoptant une conduite sécuritaire», explique Steven Janssen, policier pour la GRC affilié à la section des crimes technologiques.

Ados plus à risque

Selon lui, les adolescents sont plus à risque que les enfants. «Les enfants sont souvent accompagnés de leurs parents dans l'utilisation d'internet, tandis qu'on laisse souvent les adolescents à eux-mêmes quand ils sont à l'ordinateur. Les enfants sont aussi plus portés à écouter quand on leur dit, par exemple, de ne pas parler avec une personne qu'ils ne connaissent pas. Les adolescents sont moins coopératifs.»

Pour réduire les risques de cyberintimidation et autres trucs du genre, M. Janssen conseille aux parents de ne pas hésiter à surveiller leurs adolescents. «Ils ne laisseraient probablement pas leur jeune seul dans sa chambre avec une bouteille d'alcool, c'est la même chose pour l'ordinateur», indique-t-il.

Mathieu Lacroix, policier à la sûreté municipale à Bromont, abonde dans le même sens. Selon lui, l'ordinateur devrait être placé dans un endroit visible et fréquenté. «La chambre à coucher ou le sous-sol ne sont pas des bons endroits», dit-il.

Il suggère également aux parents d'arriver à l'improviste près de leur enfant pour voir sur quels sites il navigue, et de s'informer un minimum sur le fonctionnement d'un ordinateur et d'internet.

«Il y a encore beaucoup de parents qui ne connaissent pas grand-chose. Des connaissances de base comme l'historique des sites visités ou les fenêtres réduites sont des outils de base avec lesquels tous devraient être familiers.»

Aux jeunes, il conseille notamment de ne jamais se dévêtir face à une webcam ni d'afficher des photos ou des vidéos d'eux nus. «On ne sait jamais entre quelles mains ça peut tomber. Ça peut aller vraiment loin. Quelqu'un peut par exemple dire "Si tu ne te déshabille pas devant la webcam, je vais mettre ces photos sur internet."»

Il avertit également les jeunes enfants de ne jamais parler à quelqu'un qu'ils ne connaîssent pas. «Les plus vieux refusent généralement un contact qui ne leur dit rien, mais les enfants sont plus naïfs et ils vont accepter sans trop penser aux conséquences. De fil en aiguille, la personne de supposément 12 ans peut vouloir les rencontrer, mais il s'avère finalement qu'elle en a 30 et qu'elle ne veut pas juste être son ami.»