Quelque 50 000 professeurs allemands sont victimes de «cyber-mobbing», c'est-à-dire de diffamation et harcèlement sur internet, par courriel ou SMS, selon les estimations d'une étude d'un syndicat de l'enseignement.

8% des 500 enseignants interrogés par le Syndicat Education et Science (GEW) --un échantillon présenté comme représentatif du corps enseignant--, disent avoir été victimes de «cyber-mobbing», selon cette étude évoquée dans la presse mardi, et plus d'un tiers disent connaître quelqu'un l'ayant été.

En extrapolant ces chiffres au monde enseignant, le syndicat estime à 50 000 le nombre d'enseignants victimes de «cyber-mobbing», autant d'hommes que de femmes. Dans 70% des cas, les attaques émanent d'élèves.

La vice-présidente du syndicat, Marianne Demmer, a dénoncé une «menace diffuse». Son syndicat appelle à un soutien et une protection pour les professeurs, mais aussi pour les élèves, dont certains recoivent des menaces de mort.

«Beaucoup de professeurs ont l'impression de pouvoir être harcelés à tout moment», a dit Mme Demmer en présentant l'étude.

Et d'évoquer plusieurs cas, tel ce professeur de Bavière (sud) alerté par un parent d'élève de la circulation sur internet d'une exécution fictive dont il était la cible. En classe, l'enseignant a confronté ses élèves à la vidéo. Beaucoup ont été choqués et le coupable s'est finalement dénoncé.

Un autre professeur s'est retrouvé en Une d'un faux-journal internet en tant que faux-accusé de pédophilie. Une enseignante a subi un assaut d'appels à caractère sexuel après la divulgation par des élèves de ses coordonnées sur une ligne «rose». Une autre s'est retrouvée héroïne malgré elle, sur le site internet de vidéos Youtube, d'une séquence où elle se casse la figure d'une chaise dont les élèves avaient scié les pieds...

L'étude met en relief les conséquences pour les victimes: dépressions, insomnies, mutations, départs anticipés en retraite...

La plupart des victimes ont saisi la direction de leurs établissements ou la police. Mais beaucoup n'ont rien fait, par honte ou «sentiment d'impuissance».

Un professeur a expliqué n'avoir rien entrepris parce que l'auteur des attaques était un membre de la direction de son école.