C'est fou combien plus les technologies font du progrès, plus on retourne dans le passé!

C'est fou combien plus les technologies font du progrès, plus on retourne dans le passé!

Vous avez envie de revoir le générique de Chambres en ville, le clip de We Are the World ou d'écouter un jingle de la bière Laurentide? Rien de plus simple: tout est sur le Web.

«Aujourd'hui, avec Internet, il est très facile d'être nostalgique», explique Luc Dupont, communicateur et professeur à l'Université d'Ottawa. Celui qui définit la nostalgie comme «le plaisir d'avoir de la peine» a lui-même créé un site consacré aux... Nordiques de Québec.

Entre le but d'Alain Côté et les premiers pas de l'homme sur la Lune, on trouve de tout, tout, tout sur Internet, où chaque décennie a son lot d'amateurs qui partagent avec la planète leurs dadas et petits musées personnels.

Évidemment, les années 80 ne font pas exception. À des sites plus documentaires comme eightiesclub.tripod.com et www.fromthe80s.com s'ajoutent une foule de blogues comme le français www.fandesannees80.com. Signe qu'Internet est une insondable terre de contrastes, la même visite nous a permis de revoir le très pastel clip de Together Forever de Rick Astley et un extrait du discours du 17 septembre 1981 où Robert Badinter prononçait l'abolition de la peine de mort en France!

Les plus tenaces peuvent aussi se laisser aller à des achats nostalgiques. Un cube Rubik dans son emballage original ? Des affiches de la marionnette Alf ? Des aimants à frigo à l'effigie de He-Man? Vérification faite, tous ces bidules sont en vente sur le site d'enchères en ligne eBay, où le vintage est roi!

Au pays de Candy

Tout cela sans compter le nombre spectaculaire de pages Web personnelles consacrées à des phénomènes culturels. Parmi elles, le site candyneige.com, que Sophie Bessière consacre depuis huit ans au célèbre personnage de dessins animés Candy. Jointe par Le Soleil, cette résidante d'Albi, dans le sud-ouest de la France, se défend toutefois de céder à la simple nostalgie. «Je ne vis pas dans le passé. Ma vie n'est pas un musée! Disons que je sais retenir ce qui est bien du passé pour l'exploiter à bon escient dans ma vie de tous les jours. Cela s'appelle "la sagesse" je crois, non ?», lance la femme de 38 ans, qui voit avant tout Internet comme «un outil merveilleux pour retrouver ce que l'on n'avait plus et que l'on avait aimé». Elle mentionne de plus le plaisir de partager sa passion avec une communauté de gens de partout sur la planète, incluant le Québec. «Ma plus grande joie, c'est quand quelqu'un m'écrit pour me dire que mon site lui a permis de faire battre le petit coeur d'enfant qui se cachait en lui. Cela me donne alors envie de continuer à faire vivre ce site encore huit ans de plus !»