Un jeune homme de 23 ans a été condamné mercredi par un tribunal de Wuppertal (ouest) à trois ans et neuf mois de prison pour avoir vendu sur Internet des médicaments potentiellement mortels à de nombreux candidats au suicide dont au moins deux ont trouvé la mort.

Un jeune homme de 23 ans a été condamné mercredi par un tribunal de Wuppertal (ouest) à trois ans et neuf mois de prison pour avoir vendu sur Internet des médicaments potentiellement mortels à de nombreux candidats au suicide dont au moins deux ont trouvé la mort.

Les juges ont été moins sévères que l'avait demandé le parquet, qui avait requis cinq ans de prison pour infraction à la loi sur les médicaments. L'assistance au suicide en tant que telle n'est pas considérée comme un crime en Allemagne.

Le jeune homme a vendu via Internet des médicaments soumis à ordonnance à 18 désespérés, dont le plus jeune était âgé de 19 ans, entre novembre 2004 et mai 2005. Il a écoulé plus de 1600 tablettes d'anti-épileptiques et d'anti-psychotiques obtenus pour partie grâce à de fausses ordonnances, récoltant 7880 euros, un appareil photo numérique et deux ordinateurs portables. Toutes ces transactions étaient menées depuis la chambre du jeune homme, sous le toit familial.

Le tribunal l'a condamné pour seize cas de vente illégale de médicaments.

Kejdi S., qui était à l'époque organisateur de soirées, se faisait passer auprès de ses clients potentiels pour un étudiant en médecine ou un candidat au suicide, en passant par un site internet spécialisé. Il utilisait parfois les pseudonymes «Bouddha» ou «Paul de Vitt» et promettait à ses clients une «sortie propre».

Au moins deux personnes sont mortes après avoir avalé les médicaments, tandis que sept sont tombées temporairement dans le coma.

Kejdi S. avait reconnu les faits et exprimé ses regrets au premier jour de son procès qui avait débuté le 15 décembre. Il avait nié être guidé par la volonté de s'enrichir, assurant qu'il voulait «avant tout» apporter de l'aide à des personnes désespérées.

Lors du procès, les avocats du prévenu avaient annoncé leur intention d'aller au besoin jusque devant la Cour constitutionnelle, estimant que la loi sur les médicaments était invoquée à tort par le Parquet.