Une organisation non gouvernementale chinoise dédiée à l'environnement a lancé sur Internet une base de données recensant quelque 2500 entreprises, dont des étrangères, qui polluent les eaux chinoises, pour pousser autorités et entreprises à davantage de responsabilité.

Une organisation non gouvernementale chinoise dédiée à l'environnement a lancé sur Internet une base de données recensant quelque 2500 entreprises, dont des étrangères, qui polluent les eaux chinoises, pour pousser autorités et entreprises à davantage de responsabilité.

Avec ce site (https://www.ipe.org.cn), cartographiant région par région, ville par ville, l'état des cours d'eau chinois, l'Institut des affaires publiques et environnementales espère également jouer un rôle d'information auprès du public, a indiqué mardi à la presse son directeur Ma Jun.

Ex-journaliste devenu consultant spécialisé dans l'environnement, auteur en 1999 d'un ouvrage sur «La Crise de l'eau de la Chine», M. Ma a expliqué espérer que cet outil participerait à «mettre la pression sur les pollueurs» et les autorités.

Un index sur «la transparence environnementale» évalue et classe les différents bureaux responsables de l'environnement, se voulant une «mesure de l'action des gouvernements locaux», qui minimisent souvent, voire occultent, les chiffres de la pollution.

«Aujourd'hui, plus de cent villes sont notées zéro car elles n'ont fourni aucune donnée sur la pollution de l'eau», a relevé Ma Jun.

Ce dernier a reconnu que sa base de données, reposant pour beaucoup sur les informations officielles transmises par différents ministères, n'était pas exhaustive.

«Certains pollueurs sont d'une certaine manière protégés et n'apparaissent pas sur les listes», a-t-il dit.

«Le problème des rejets de polluants ne cesse de s'accroître, ils menacent la santé publique, la Chine connaît des pénuries d'eau... Il est urgent de réformer la structure de la gouvernance environnementale», a-t-il mis en garde.

Le pouvoir central a réalisé progressivement les dangers à long terme d'une croissance qui sacrifie l'environnement, mais les autorités locales sont plus préoccupées par l'emploi et la stabilité sociale.

Le gouvernement central chinois a appelé vendredi à des «sanctions sévères» contre les responsables locaux dont la négligence provoquerait des pollutions, après deux nouveaux scandales écologiques: une pollution au plomb dans le Nord-Ouest, qui durait depuis plus de dix ans, et un empoisonnement à l'arsenic dans le centre du pays, qui durait depuis un an et a touché l'eau potable de 80 000 personnes.

En Chine, plus de 300 millions de paysans n'ont pas accès à l'eau potable, les nappes souterraines sont polluées dans 90% des villes et les rivières bordées par quelque 20 000 usines chimiques sont polluées à plus de 70%, selon les statistiques officielles.

Or, avec un peu plus de 20% de la population mondiale, la Chine ne dispose que de 7% des ressources en eau de la planète.

Le ministère de la Construction a estimé le mois dernier que 1000 milliards de yuans (141 milliards de dollars canadiens) seraient nécessaires dans les cinq ans pour construire ou réhabiliter des usines et réseaux d'eau potable, pour le traitement des eaux usées, le nettoyage et la protection des rivières.