La popularité de la photographie avec des téléphones cellulaires ne se dément pas et les multiples applications conçues pour ces appareils en témoignent. Dans le lot, deux Québécois tentent de se démarquer.

Il y a un an et demi, Martin Perreault et Yanik Chauvin, photographes de profession, ont eu l'idée de créer leur propre application.

«Nous sommes de grands utilisateurs du iPhone et on fait de la photo avec l'appareil pour s'amuser. Mais les applications qui étaient disponibles ne répondaient pas à nos besoins», explique Martin Perreault.

Les deux hommes souhaitaient une application qui ne fasse pas qu'apposer des filtres sur des photos. Déformation professionnelle? Ils souhaitaient pouvoir retoucher les photos de manière plus approfondie.

La solution : concevoir une application. Une fois les économies sorties des comptes de banque et au terme d'un an et demi de travail est né «King Camera». Les deux hommes n'étant pas développeurs de profession, ils ont embauché des gens pour la concevoir à leur place.

«Mais nous avons décidé des fonctionnalités et conçu tout l'aspect graphique», insiste Martin Perreault.

L'application a bien été reçue par plusieurs blogues technologiques et environ 40 000 personnes l'ont téléchargée moyennant 2$ payés via le App Store d'Apple.

Mais au milieu des populaires Instagram, Camera+ et Hipstamatic, King Camera doit lutter pour se démarquer.

Les créateurs misent beaucoup sur le fait que leur application accomplit plusieurs choses à la fois.

«La majorité des applications de photos se spécialisent dans une branche de la photographie, que ce soit dans la prise de photo, dans l'application de filtres ou de traitement d'images en détail. Notre application fait les trois. C'est ça la twist», dit Martin Perreault.

La gratuité pour attirer

Noyés dans une mer de 500 000 applications disponibles dans le magasin en ligne d'Apple, les développeurs doivent rivaliser pour se démarquer. Dans tout au plus une semaine, King Camera deviendra donc une application gratuite.

Les fonctionnalités resteront sensiblement les mêmes. Les utilisateurs pourront appliquer des filtres sur leurs photos ou aller plus loin dans leur manipulation en retouchant le cadre ou la luminosité. Le partage de photos par courriel ou sur les réseaux sociaux sera encore possible.

Mais en la rendant gratuite, les créateurs de King Camera souhaitent convaincre davantage de gens d'adopter leur application.

«Depuis que nous avons lancé la première version, la scène des applications a beaucoup changé. Au lancement nous sommes grimpés dans le top 30 des applications, mais le momentum s'est perdu au cours de l'été», dit Martin Perreault.

Il souhaite maintenant que le bouche-à-oreille fasse son effet.

«Une application de cette envergure, ça s'est rarement vu sur le App Store. Le développement prend un temps fou et nécessite des équipes de plusieurs personnes, comme fait Adobe. Mais Adobe, c'est un Goliath. Nous ne sommes que deux personnes qui ont autofinancé l'application.»

Les David photographes souhaitent maintenant que leur application revienne en force et ont des projets d'avenir pour l'améliorer.

Si la publicité et les revenus de la version pro (qui sera offerte à 1$) rapportent un peu d'argent, une version française pourrait voir le jour (l'application est seulement en anglais pour l'instant). La plateforme Android pourrait également recevoir l'application.

Les photographes ont également d'autres projets d'applications de photographie. Qui sait, si ce n'est pas King Camera qui devient reine en son domaine, ce sera peut-être une autre création du duo!