Un robot apprenant seul à travailler sur une chaîne de montage, des engins microscopiques acheminant des médicaments dans le corps d'un malade ou un androïde qui réagit aux émotions humaines: Lyon accueille mercredi la 5e édition d'Innorobo, salon européen dédié aux technologies robotiques.

Jusqu'à vendredi soir à la Cité internationale, quelque 500 robots multiformes de 20 pays différents vont s'animer sur les 4000 m2 du salon, organisé cette année en six zones thématiques: la ville intelligente, la domotique, la santé, l'usine du futur, les technologies d'après-demain ou encore l'exploration en terrain hostile.

«Dans les prochaines décennies, la relation entre l'homme et le robot sera de plus en plus collaborative», a expliqué à l'AFP Catherine Simon, la présidente d'Innorobo, en évoquant une tendance toujours plus lourde dans l'industrie de la robotique de service.

Innorobo va faire en effet la part belle aux «cobots» (contraction des mots «collaboratif» et «robot»), une famille d'engins qui travaillent pince dans la main avec l'homme en le déchargeant de tâches répétitives ou difficiles et en améliorant de facto sa productivité.

C'est le cas du robot humanoïde «Baxter» de la société américaine Rethink Robotics, une vraie vedette dans son secteur depuis sa sortie en octobre 2012. Monté sur un buste métallique muni de puissants bras articulés et d'un écran avec cinq caméras lui servant de tête, le robot d'un mètre mémorise les gestes à effectuer sur n'importe quelle chaîne de montage quand son utilisateur lui prend la main et lui montre la manoeuvre à suivre. Ses capteurs de présence lui permettent en outre d'adapter sa cadence de travail s'il est seul ou accompagné par des ouvriers. D'un coût unitaire très compétitif de 22 000 euros, «Baxter» est principalement destiné aux PME.

Un marché en forte croissance

Plus surprenants encore, les «nanorobots» (NDLR: robots à l'échelle nanométrique) médicaux de la société suisse Magnebotix qui doivent permettre d'ici 5 à 10 ans de traiter plus efficacement un malade. Guidés par des champs magnétiques, ces prototypes microscopiques sont envoyés dans le corps du patient (par une veine par exemple) pour transporter et déposer le médicament à l'endroit précis voulu par le médecin.

Enfin, la société japonaise Aldebaran Robotics présentera son petit androïde «Pepper», qui est capable de lire les expressions faciales de ses interlocuteurs et d'adapter son discours en fonction de ce qu'il aura perçu. Il sera accompagné sur son stand par ses illustres grands frères, Nao et Romeo, des habitués du salon.

Pour mieux comprendre les enjeux de la robotique, le salon a comme chaque année programmé une série de conférences sur le sujet et accueillera pour la deuxième fois les États Généraux de la Robotique.

Avec 30% de croissance par an, la robotique de service, aujourd'hui estimée à 4,6 milliards d'euros, promet un marché de 100 milliards d'euros d'ici 2020 contre 3,5 en 2010.

En 2014, Innorobo avait accueilli 15 000 visiteurs.