L'emprunt obligataire d'Apple, qui doit financer une partie des dividendes et rachats d'actions promis aux actionnaires, s'annonce comme l'un des plus importants jamais lancés par une entreprise dans le monde, selon des montants cités mardi dans les médias.

Des investisseurs sur le marché obligataire ont dit au Wall Street Journal s'attendre à un volume total dépassant 10 milliards de dollars.

D'après le Financial Times, qui cite des sources proches de l'opération, elle s'approcherait même de 15 milliards.

L'entreprise ayant réalisé la plus grosse émission obligataire jusqu'ici dans le monde est le groupe pharmaceutique suisse Roche (16,5 milliards de dollars en 2009), suivi par France Télécom (16,4 milliards en 2001) et par un autre groupe pharmaceutique, l'américain Abbvie (14,7 milliards l'an dernier), selon des données du cabinet Dealogic citées dans les deux journaux.

Apple lui-même n'a pas encore indiqué quel montant il comptait lever avec son emprunt.

Dans un document préliminaire transmis mardi au gendarme boursier américain, la SEC, il fait juste état de six tranches pour l'opération (quatre à taux fixes, non déterminés, et deux à taux flottant), avec des maturités allant de trois à trente ans.

Confronté à une chute de 40% de son cours de Bourse depuis septembre, Apple avait annoncé la semaine dernière, pour amadouer ses actionnaires, qu'il portait de 45 à 100 milliards de dollars le montant total qui leur serait reversé d'ici fin 2015 en dividendes ou en rachat d'actions.

Apple affichait 145 milliards de dollars de liquidités dans ses comptes à fin mars.

Mais une grosse partie des fonds se trouve dans des comptes à l'étranger.

Les rapatrier aux États-Unis pour en faire profiter les actionnaires obligerait le groupe à payer des impôts dessus, et il préfère s'endetter pour obtenir une partie de l'argent promis.