La firme torontoise RBC Marché des capitaux estime que Research in Motion a vendu 250 000 tablettes PlayBook en un mois. À ce rythme, elle fera plus que dépasser la Xoom, de Motorola, mais est-ce suffisant pour faire taire les éternels détracteurs du fabricant canadien?

L'analyste Mike Abramsky, de RBC, suit RIM depuis un bon bout de temps déjà et de façon générale, ses observations touchent leur cible de très près. C'est lui qui, dans une note aux analystes, estime que RIM a vendu en guère plus d'un mois 250 000 exemplaires de sa tablette PlayBook, un appareil qui a déçu la critique presque unanimement, et dont un millier d'exemplaires a été rappelé, plus tôt cette semaine.

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Suffit de faire un tour des blogues spécialisés pour constater que ce qui retient la nouvelle, ce n'est pas que RIM est en voie de passer loin devant Motorola dans ce créneau très émergent, mais que ce quelque 0,4 pour cent de tablettes défectueuses semble signaler que le système logiciel QNX qui anime la PlayBook est « médiocre ».

Pourtant, RBC Marché des capitaux note que RIM devrait vendre un peu plus d'un demi-million de tablettes au cours du premier trimestre de sa mise en marché, soit le double de tablettes Xoom vendues par Motorola sur la même période. Sur les trois mois analysés, la firme torontoise estime que le marché des téléphones intelligents, lui, sera en baisse de 9 %.

Autrement dit, RIM ferait mieux que la plus équipée des tablettes Android, sur une période de l'année où les ventes d'appareils électroniques de ce genre sont au ralenti. D'un point de vue boursier, ça se traduit par une légère hausse de la valeur de l'action de RIM, qui ne suffit pas à combler le vide laissé par l'annonce du fameux rappel, ni les prévisions des ventes de téléphones BlackBerry revues à la baisse par la direction du fabricant de Waterloo.

Même l'acquisition de la société montréalaise Tungle, qui vise à pallier l'absence d'un agenda, d'une boîte de messagerie et d'un gestionnaire de contacts sur sa tablette n'a pas convaincu les investisseurs. Bref, RIM, qui autrefois faisait la fortune des spéculateurs à court terme avec sa croissance explosive, a toutes les misères du monde à traduire son relatif succès commercial en un succès financier comparable.

On se demande si Hewlett-Packard, qui mettra sa propre tablette en vente tôt cet été, une TouchPad à la fiche technique comparable au iPad 2, d'Apple, mais animée par le système WebOS hérité de la société Palm, connaîtra le même sort, ou si la critique et les boursicoteurs seront plus élogieux.