Le fabricant de processeurs informatiques Intel a beau régner dans le marché des ordinateurs personnels, le marché émergent de la mobilité lui échappe presque totalement.

Ça fait déjà quelques années qu'Intel, ainsi que le président de son conseil, Paul Otellini, nous rabattent les oreilles à propos de l'éclosion imminente du marché des MID, des appareils mobiles branchés animés par des circuits signés Intel. Or, ce sont plutôt des sociétés comme l'Anglaise ARM, ou les Asiatiques Qualcomm et Samsung, qui ont profité de cette tendance vers la mobilité.

Ces deux-là connaissent un succès boeuf grâce à l'émergence des produits mobiles animés par Android, le système mobile de Google, et, plus modestement, des produits Apple, l'iPhone et l'iPad en tête.

C'est le genre de contexte qui fait chuter graduellement la part de marché d'Intel depuis plusieurs mois. Elle s'établit à 13,8 % en 2010, comparativement à 14,2 % l'année dernière, selon Gartner.

Bref, pour Intel, c'est le temps de réagir. À l'occasion d'une conférence destinée aux analystes financiers, Paul Otellini a dévoilé sur grand écran qu'au moins 35 tablettes numériques signées Asus, Dell, Lenovo et Toshiba, entre autres, seront animées par un processeur Intel et seront mises en marché dans les six premiers mois de 2011.

À l'occasion du Consumer Electronics Show en janvier dernier, plus importante réunion de l'industrie de l'électronique en Amérique, M. Otellini avait également dévoilé une nouvelle génération de processeurs devant faire leur apparition dans le marché de la téléphonie mobile. Bien qu'on les attende encore, ces nouveaux processeurs semblaient destinés à des appareils multimédias prêts pour la prochaine génération de réseaux sans fil, appelée 4G, qu'on ne verra pas à grande échelle avant quelques années encore.

Pis, Intel s'obstinait à promouvoir la technologie Wimax, une solution sans fil qui semble complètement évacuée du secteur de la mobilité en Amérique du Nord. Les fournisseurs de services sans fil du continent misent plutôt sur une norme concurrente appelée LTE.

Bref, la pente pourrait être abrupte à grimper pour Intel, qui promet tout de même des téléphones intelligents « haut de gamme » pour la fin 2011, ou le début 2012, qui seront dotés d'un petit écusson Intel.

Les analystes demeurent sceptiques. Dans un rapport publié par Reuters ce matin, un de ceux-là admet que le succès d'Intel dans ce créneau reste flou. « Intel semble se diriger vers la bonne direction, mais ils arrivent en retard et on n'a aucune idée claire de ce à quoi ces produits ressembleront », a indiqué un porte-parole de Gabelli & Company au groupe de presse.

Intel demeure le plus important fabricant de microprocesseurs au monde. Avec les chiffres avancés par M. Otellini, ses chances de reconquérir le terrain perdu semblent bonnes, à condition de ne pas arriver trop tard à la fête.

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Source: Reuters