Les exigences croissantes des gouvernements en matière de sécurité, comme celles des entreprises, constituent une aubaine pour les industriels de la carte à puce, avec la multiplication de documents officiels électroniques et de procédures de contrôle de plus en plus strictes.

Les exigences croissantes des gouvernements en matière de sécurité, comme celles des entreprises, constituent une aubaine pour les industriels de la carte à puce, avec la multiplication de documents officiels électroniques et de procédures de contrôle de plus en plus strictes.

Le premier salon de l'identification, dédié aux problématiques de sécurité et d'authentification, se tenait cette semaine à Villepinte, près de Paris.

Ce secteur offre aux fabricants de cartes à puce, soumis à rude concurrence dans les cartes SIM, une «occasion de diversification», souligne la commissaire générale Sophie Lubet.

Si l'industrie des cartes à puce reste tirée par deux moteurs, les télécoms et le bancaire, ce sont les applications gouvernementales et la santé qui enregistrent la plus belle progression.

Au premier rang, les passeports électroniques: ils seront 45 millions à être livrés en 2007, soit une croissance de 50%, selon les chiffres de l'association Eurosmart. Et dans les dix prochaines années, 700 millions de passeports standard sont appelés à être remplacés.

Sous l'impulsion des États-Unis, 27 pays, dont 15 de l'Union européenne, ont été contraints, depuis octobre 2005, de se doter de nouveaux passeports équipés d'une puce électronique regroupant toutes les données traditionnelles (nom, prénom, adresse) ainsi que la photographie numérisée de son détenteur.

D'autres ont suivi, portant à 40 le nombre de pays équipés de ces passeports qui utilisent la technologie «sans contact», très en vogue.

«L'authentification s'effectue par un simple passage du document devant un lecteur, qui permet de vérifier que vous êtes bien le porteur du passeport», explique Bruno Moreau, PDG de la société ASK, qui voit dans l'identité un marché qui «explose».

«Le but est de renforcer le niveau de sécurité des documents pour éviter les contrefaçons», précise Eric Billaert, directeur de la communication pour la partie «identité» chez Gemalto, qui s'est d'ailleurs rebaptisé en «leader mondial de la sécurité numérique».

Pour l'instant, très peu de pays ont franchi le cap de l'identification biométrique, destinée à lutter contre le terrorisme.

En France, ce type de passeports, qui devraient contenir les empreintes digitales, ne sont attendus qu'en 2009.

Mais déjà Oberthur, qui a perdu le premier marché des passeports électroniques, est décidé à «se repositionner sur cette seconde vague d'appel d'offres», confie Xavier Fricout, directeur des produits «identité» du groupe.

Après un démarrage timide, 2008 devrait, selon Eurosmart, marquer une accélération des projets dans le domaine de la santé en France et en Allemagne, et le décollage des programmes de cartes d'identité. En Chine, 900 millions d'unités seront déployées avant les Jeux Olympiques.

Le permis de conduire, qui fait office de carte d'identité dans certains pays, est lui aussi appelé à se transformer.

Au-delà des applications gouvernementales, les fabricants profitent de l'essor des outils de contrôle d'accès dans les entreprises, comme les clés USB.

Ils entendent également jouer un rôle dans la lutte des banques contre le vol d'identité, prisé des cyber-criminels, en fournissant par exemple des petits lecteurs portables pour sécuriser les transactions en ligne.

Mais cette course aux technologies pour toujours plus de sécurité attire les convoitises et des géants, tels IBM et Microsoft, lorgnent sur ce secteur en devenir.

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