Le premier ministre de l'Irak, Nouri Al-Maliki, a annoncé hier l'ouverture d'une enquête sur la manière dont s'est déroulée l'exécution de Saddam Hussein, et pour déterminer qui a filmé en vidéo et diffusé les images clandestines de cette pendaison et le son des insultes lancées au supplicié par des personnes y assistant.

Le premier ministre de l'Irak, Nouri Al-Maliki, a annoncé hier l'ouverture d'une enquête sur la manière dont s'est déroulée l'exécution de Saddam Hussein, et pour déterminer qui a filmé en vidéo et diffusé les images clandestines de cette pendaison et le son des insultes lancées au supplicié par des personnes y assistant.

Ces images clandestines choquantes ont été diffusées samedi soir par la chaîne panarabe par satellite Al-Jazira, et simultanément dans Internet.

Cette vidéo clandestine, filmée par téléphone portable, va bien plus loin que les images officielles de l'exécution de l'ancien maître de Bagdad : ces dernières étaient muettes et ne montraient pas la mise à mort elle-même. La vidéo pirate, elle, filme cet instant, ainsi que le cadavre de Saddam se balançant au bout de la corde, puis décroché. On y entend également ce qui s'est passé, les échanges de propos et d'insultes, et les commentaires de témoins après la mort de l'homme.

Munqith Al-Faroon, procureur irakien ayant poursuivi Saddam Hussein pour génocide et membre du groupe ayant assisté à l'exécution, a défendu le droit de Saddam de mourir en paix. Il a dit savoir que «deux hauts responsables (...) avaient leurs téléphones portables avec eux», alors qu'ils étaient interdits pour ceux assistant à la pendaison.

Sadiq Al-Rikabi, conseiller du premier ministre chiite, dit que «les téléphones portables avaient été pris aux témoins avant qu'ils montent dans l'hélicoptère» qui les emmenait jusqu'au lieu de l'exécution de Saddam.

Par ailleurs, la police a annoncé hier avoir retrouvé 45 corps sans vie à Bagdad. Beaucoup avaient les yeux bandés, et avaient été abattus menottes aux poignets, victimes de violences sectaires.

Assommés dans un premier temps par l'annonce de l'exécution de l'ancien dictateur, les sunnites se rassemblent désormais en foule en Irak, manifestant contre une mise à mort qu'ils assimilent à une vengeance chiite sous l'égide des Américains et qui pourrait approfondir encore le conflit interconfessionnel.

Aussi:

- La pendaison de Saddam sur Internet