Jean-Phillipe Le Guellec passe inaperçu dans les rues de Montréal ou de Québec. C'est le cas de bien des olympiens canadiens que les gens ne voient à la télévision que très brièvement qu'une seule fois à tous les quatre ans.

Le biathlon, comme d'autres disciplines olympiques, est si peu connu chez-nous que des biathlètes doivent s'expliquer pour faire comprendre aux gens qu'ils ne sont pas vraiment des terroristes. Et en disant cela, on exagère à peine.

Un peu partout en Europe, Le Guellec a des admirateurs. On le connaît bien sur ce continent où le biathlon est considéré, à juste titre, comme un sport majeur.

Et un de ses grands admirateurs est le Britannique Michael Dixon, ancien biathlète qui a participé trois fois aux Jeux olympiques et qui est commentateur au réseau Eurosport.

Dixon n'en revenait pas encore de la course qu'a réalisé Le Guellec après l'erreur de l'officiel au départ lors de la poursuite de mardi.

«On disait en ondes que ce n'était pas possible qu'on laisse ainsi aller les choses, a mentionné Dixon. Je m'imaginais un peu tout ce qui devait se passer dans la tête du jeune homme quand il était en piste.

«C'est très surprenant qu'il ait pu conserver toute sa concentration et faire un sans faute au premier pas de tir.»

Dixon a toujours prédit de belles choses à Le Guellec depuis son arrivée en Coupe du Monde après une belle carrière chez les juniors.

«C'est d'abord un jeune homme qui nous semble très intelligent, dit-il. Il a toutes les qualités physiques et mentales. Il ne lui reste plus qu'à prendre vraiment confiance en ses moyens. Il pourra alors passer à la classe supérieure. Nous savons tous qu'il peut y parvenir,» a dit celui qui s'est bagarré avec Ole Einar Bjoerndalen pour la médaille d'or jusqu'à la toute dernière cartouche de l'individuel, à Nagano en 1998.

Dixon est de ceux qui croient par ailleurs que le centre de biathlon du Parc olympique de Whistler n'a rien à envier à aucun autre site nulle part en Europe.

«D'abord il faut dire que le pas de tir est bien protégé, bien entouré. On dirait qu'il est très souvent à l'abri du vent, a-t-il fait remarquer. Et il semble aussi favoriser les tireurs. Quand une balle effleure la cible de quelques centimètres, on se retrouve très souvent avec une cible réussie. Ce n'est pas le cas de tous les pas de tirs en Europe.»