Mardy Fish en finale de la Coupe Rogers

Méconnu des habitués de la Coupe Rogers à Montréal, l'Américain Mardy Fish aura la chance de gagner le tournoi montréalais demain. « C'est une bonne semaine de tennis pour moi, dit-il. La Coupe Rogers est un tournoi très important dans l'année et ce serait génial de le gagner. »

Avant cette année, Fish n'avait pas gagné un match en carrière à Montréal, éliminé en première ronde à sa seule présence en 2003. Un nouveau joueur depuis qu'il a perdu 25 livres en changeant ses habitudes alimentaires il y a deux ans, la sixième tête de série a atteint la finale de la Coupe Rogers cet après-midi en défaisant le Serbe Janko Tipsarevic, 24e raquette mondiale, en deux manches de 6-3 et 6-4. « Je suis très content de mon jeu aujourd'hui, dit Fish. Outre deux parties, je n'ai pas été inquiété sur mon service. J'étais toujours en avance. »

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Brisant d'entrée son adversaire dans chacune des deux manches, Fish a imposé son rythme en prenant le filet d'assaut. Il a perdu la seule balle de bris qu'il a concédée à Tipsarevic durant le match. En revanche, l'Américain a brisé le service du Serbe à trois reprises. À 3-3 à la deuxième manche, Fish a obtenu son dernier bris de service du match sur une faute directe de Tipsarevic au revers. La sixième tête de série a officialisé sa victoire avec une belle volée du coup droit que Tipsarevic a retournée dans le filet.

Premier Américain à atteindre la finale de la Coupe Rogers à Montréal depuis Andre Agassi en 2005, Mardy Fish n'a eu à vaincre aucun de ses collègues du top 10 pour disputer le match ultime. « Je ne peux rien faire au fait que Rafa et Andy Murray ont perdu à leur premier match, dit-il. Je suis simplement content d'avoir pu en prendre avantage. »

En finale, Mardy Fish affrontera le gagnant de la demi-finale disputé à 20h entre le numéro un mondial Novak Djokovic et Jo-Wilfried Tsonga, 13e tête de série et tombeur de Roger Federer. Fish n'a jamais joué contre Tsonga et a perdu ses six duels contre Djokovic, sa dernière défaite remontant en mars dernier en demi-finale du Masters de Miami (6-3, 6-1). « Djokovic m'a botté le derrière cette fois-là, dit Fish. Il connaît une saison incroyable. Pour le battre, j'aurais besoin de jouer aussi bien qu'aujourd'hui, et même plus. Mais c'est motivant quand on voit la ligne d'arrivée à la fin du tournoi. »

25 livres en moins

Lors du dernier passage du circuit masculin à Montréal en 2009, Fish était à l'écart du jeu en raison d'une opération à un genou. Durant sa réhabilitation, il a changé drastiquement ses habitudes de vie. Cet adepte de la pizza et de la restauration rapide s'est mis à la diète. « Quand vous avez cette discipline à propos de votre alimentation, vous voulez aussi gagner davantage sur le terrain », dit Fish, qui est passé de 203 à 175 livres depuis son opération en 2009.

Pour une deuxième année consécutive, l'été américain sourit à Mardy Fish, victorieux à Atlanta et finaliste à Los Angeles. Il a dû déclarer forfait il y a deux semaines à Washington en raison d'une blessure au talon d'Achille. Il sera l'Américain le plus classé au US Open, un statut qui appartenait à son bon ami Andy Roddick depuis une décennie.

Janko Tipsarevic est aussi sur une belle lancée cet été. Après un quart de finale à Washington la semaine dernière, le Serbe a atteint à Montréal son premier carré d'as en carrière dans un Masters. « Je n'ai pas bien joué en demi-finale. On aurait dit que je pensais trop à me dénoncer sur le terrain au lieu de me concentrer sur ce que je devais faire pour gagner. Mardy a aussi joué un excellent match. J'ai été surpris par la qualité de ses retours de service. Contre Tomas (Berdych vendredi en quart de finale), j'ai eu plusieurs points gratuits au service », dit cet amateur de littérature et de philosophie qui a lu Kant, Hegel, Schopenhauer et Nietzsche.

Tipsarevic peut néanmoins se consoler en pensant qu'il fera son entrée dans le top 20 mondial lundi. « C'est bon pour ma confiance, dit-il. J'ai connu un deuxième match difficile à Montréal, que j'ai finalement gagné en trois manches contre Verdasco. Une défaite aurait détruit ma confiance en vue du US Open. »

Stosur en finale à Toronto

À Toronto, l'Australienne Samantha Stosur, 10e tête de série, a atteint la finale du tournoi féminin de la Coupe Rogers en défaisant la Polonaise Agnieszka Radwanska, 13e tête de série, en trois manches de 6-2, 5-7 et 6-2. En deuxième ronde, Stosur avait vaincu la Québécoise Aleksandra Wozniak en deux manches de 6-3 et 6-4.

L'autre demi-finale oppose ce soir l'Américaine Serena Williams à la Biélorusse Victoria Azarenka, 4e tête de série.

En double, les jumeaux Mike et Bob Bryan auront l'occasion dimanche de remporter leur premier titre à Montréal. Malgré la présence de Novak Djokovic, Rafael Nadal, Andy Murray et Jo-Wilfried Tsonga en double, deux duos de spécialistes de double s'affronteront en finale de la Coupe Rogers. « Nos aimons voir les meilleurs joueurs en simple jouer en double. Les styles sont différents. Ils veulent gagner des matchs, pas simplement se pratiquer. Nous les admirons en simple, mais nous tentons d'exploiter leurs faiblesses en double », dit Mike Bryan, qui a atteint la finale avec son jumeau Bob en défaisant Tomas Berdych et Florian Mayer en deux manches de 6-2 et 6-1.

En finale, les Bryan pourraient retrouver leur vieux rival canadien Daniel Nestor. Jumelé au Biélorusse Max Mirnyi, le Torontois de 38 ans devra vaincre le duo composé de Michaël Llodra et Nenad Zimonjic en demi-finale aujourd'hui à 18h sur le court central du stade Uniprix. Les Bryan redoutent particulièrement Daniel Nestor. « Il a eu une carrière incroyable, dit Mike Bryan. Son service de gaucher est pénible à retourner et il est à l'aise dans les moments importants. »

Champions en titre du tournoi, les jumeaux Bryan, 33 ans, ont triomphé à trois reprises à la Coupe Rogers, chaque fois à Toronto en 2010, 2006 et 2002. Cette semaine à Montréal, les numéros un mondiaux ont célébré la 700e victoire de leur carrière professionnelle en offrant un gâteau aux spectateurs. Le duo américain compte 65 titres sur le circuit ATP, dont six cette année. Ils ont remporté 11 titres du Grand Chelem.