Novak Djokovic joue vendredi face à Roger Federer, en demi-finale de Roland-Garros, l'un des matches les plus importants de sa carrière, celui qui doit lui permettre d'assouvir son ambition ultime, devenir N.1 mondial.

Le Serbe rêve de remporter son premier Roland-Garros. Mais pour l'heure, la Coupe des Mousquetaires est presque accessoire au regard de l'autre récompense qui lui tend les bras. S'il bat le Suisse, le N.2 mondial sera assuré de monter lundi d'un cran au classement ATP en dépassant Rafael Nadal.

Djokovic deviendrait alors le premier N.1 à ne pas porter le nom de Nadal ou Federer depuis que celui-ci avait pris le relais d'Andy Roddick en février 2004. Une révolution dans l'histoire du tennis. Un aboutissement pour le Serbe.

«Mon objectif est de devenir N.1 mondial et ça le sera jusqu'à ce que j'y arrive»: Djokovic a formulé l'ambition de devenir un jour le patron dès l'âge de douze ans, lorsqu'il fuyait les bombes pleuvant sur l'ex-Yougoslavie pour rejoindre l'Académie de tennis de Niki Pilic en Allemagne, à Munich.

Aujourd'hui, alors qu'il se trouve à une victoire de réaliser son rêve, le Serbe veille à garder profil bas: «Je veux absolument aller aussi loin que possible à Roland-Garros. Et ensuite, si la place de N.1 vient cette semaine, j'en serai plus qu'heureux, c'est sûr.»

Djokovic est apparu très décontracté et sûr de sa force à Paris où il a fêté son 24e anniversaire le 22 mai. Mais malgré l'expérience de ses deux titres en Grand Chelem (Open d'Australie 2008 et 2011), une certaine crispation n'est pas à exclure. «Nole» n'a jamais eu à gérer autant d'enjeux sur un même match.

Pactiser avec l'histoire

Car sa fantastique invincibilité est aussi en jeu. Il n'a plus perdu depuis 43 matches (41 en 2011). S'il s'impose, Djokovic égalera John McEnroe pour le meilleur début de saison jamais réalisé (42, en 1984). Il ne sera plus qu'à deux matches du record de victoires consécutives (46), détenu par Guillermo Vilas.

Or, le dernier joueur à l'avoir battu, en demi-finales du Masters en novembre à Londres, est un certain Roger Federer, l'homme aux 16 titres en Grand Chelem.

Pour donner un peu plus de sel encore à ce match, s'ajoute le fait que Djokovic aura passé quatre jours pleins sans jouer, après le forfait en quarts de Fabio Fognini. Il dit ne pas s'en inquiéter.

«J'ai beaucoup joué cette année», a-t-il rappelé. «Je ne pense pas souffrir d'un manque de match ou de rythme. Je suis au contraire très motivé et impatient à l'idée de retrouver le court.»

Après une journée de repos lundi, il s'est entraîné pendant deux jours avec un jeune Français de 18 ans, 1089e à l'ATP, Romain Arneodo. Et mercredi, il a convoqué un compagnon d'entraînement un peu particulier: John McEnroe. Pour, peut-être, mieux pactiser avec l'histoire.