Félix Auger-Aliassime a vécu plusieurs premières en 2022. Il a notamment gagné ses quatre premiers tournois et a grimpé jusqu’au sixième rang du classement mondial. Toutefois, ce sera le retour du balancier en 2023. Et ça commence par la défense de ses points acquis à Rotterdam.

Connaître une saison comme la dernière d’Auger-Aliassime comporte plusieurs avantages. Ça se traduit par une ascension au classement, une meilleure position dans les différents tableaux et une place aux Finales de l’ATP. Voilà pour le bon côté de la médaille.

En revanche, les joueurs de tennis doivent aussi assumer le revers de cette médaille. C’est-à-dire maintenir la cadence pour éviter de dégringoler. Le principal désavantage de survoler une saison entière et de savourer plusieurs moments de gloire est de devoir défendre tous ses points acquis lors de la saison suivante.

C’est le défi, ou la réalité, avec laquelle Félix Auger-Aliassime devra négocier jusqu’à l’automne.

En prenant la mesure de Stéfanos Tsitsipás en deux manches à Rotterdam l’année dernière, le Québécois avait mis fin à une disette de huit défaites consécutives en finale.

Depuis, il est l’un des meilleurs joueurs au monde. Il est surtout beaucoup plus confiant.

Il devra toutefois être prudent. Dans l’histoire récente du Canada, Eugenie Bouchard, Bianca Andreescu et Leylah Fernandez ont eu toute la misère du monde à revenir plus fortes la saison ayant suivi leur folle épopée.

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Félix Auger-Aliassime a remporté son premier titre sur le circuit de l’ATP au tournoi de Rotterdam, l’an dernier.

Auger-Aliassime pourrait lui aussi tomber dans le panneau.

Son parcours aux Internationaux d’Australie s’est terminé abruptement, au quatrième tour, contre Jiri Lehecka. Il n’a pas rejoué depuis. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, compte tenu de son horaire surchargé et éprouvant des 12 derniers mois. Entre-temps, l’athlète de 22 ans est allé s’entraîner à l’Académie Rafael Nadal, à Majorque.

Cette accalmie pourrait être bénéfique pour la septième raquette mondiale. S’il veut conserver la couronne néerlandaise, il devra assurément offrir du gros tennis au cours de ce tournoi de catégorie 500.

Stéfanos Tsitsipás, Andrey Rublev, Holger Rune et Hubert Hurkacz, tous des membres du top 10, se battront pour les grands honneurs.

Le premier match d’Auger-Aliassime, contre l’Italien Lorenzo Sonego, ne sera pas de la tarte. Le 60e joueur mondial est capable d’embêter les meilleurs joueurs au monde.

Shapovalov fauché par le champion

Denis Shapovalov a appris bien malgré lui que dans le tennis d’aujourd’hui, aucune victoire n’est acquise.

Au deuxième tour du tournoi de Dallas, la semaine dernière, il avait devant lui la 97e raquette mondiale, le Chinois Yibing Wu. Un affrontement inégal, à première vue. Or, la troisième tête de série du tournoi a été surprise et renversée par Wu en seulement deux manches.

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Denis Shapovalov

Plus étonnant encore, Wu est allé jusqu’au bout en concluant le tournoi avec le trophée de champion au bout des bras.

Le Canadien tentera de reprendre son rythme à Delray Beach. Shapovalov avait une belle erre d’aller depuis la victoire canadienne à la Coupe Davis. Il semblait revivre. Il devra maintenant se relever pour ne pas s’éteindre à nouveau.

Fernandez stagne

Leylah Fernandez traverse de son côté les moments les plus confrontants de sa jeune carrière. Postée au 39e rang mondial, elle est incapable de trouver son rythme.

Heureusement pour elle, le tournoi de Monterrey arrive à grands pas. Elle est presque invincible au Mexique.

Sauf que pour le moment, la Québécoise doit se contenter des qualifications pour s’assurer une place dans les tableaux principaux des différents tournois.

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Leylah Fernandez

À Doha, la semaine dernière, elle s’est inclinée au troisième tour des qualifications contre Karolina Pliskova. La semaine d’avant, elle avait baissé pavillon contre Shelby Rogers dès le premier tour.

La dernière fois que Fernandez a remporté au moins trois matchs consécutifs était à Roland-Garros, en mai 2022.

Des points d’interrogation autour d’Andreescu

La porte était grande ouverte pour Bianca Andreescu en Thaïlande il y a deux semaines. Elle jouait mieux que quiconque. Elle frappait la balle avec aplomb. La WTA l’a utilisée abondamment à des fins promotionnelles. Plus important encore, elle avait toutes les raisons de sourire puisque son corps semblait tenir le coup.

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Bianca Andreescu

Mais ce n’était qu’illusion. Andreescu a flanché. En fait, son corps l’a laissé tomber. En demi-finale contre Lesia Tsurenko, dans un match très serré, la Canadienne a dû déclarer forfait en deuxième manche, blessée.

Visiblement toujours mal à l’aise, elle s’est inclinée mardi dernier devant Yulia Putintseva au premier tour du tournoi d’Abu Dhabi. La Canadienne la mieux classée au monde, au 36e rang, devra se préparer adéquatement pour le tournoi d’Indian Wells, au début de mars, là où elle a déjà gagné en 2019.