Le Canada avait une équipe tout étoile à la Coupe Billie Jean King. Pour une rare fois, toutes les meilleures joueuses du pays étaient réunies. Cependant, la Suisse a brisé tous leurs espoirs de réussite, vendredi, en mettant fin à leur parcours dès la phase de groupe.

Le défi était grand, mais surmontable. Au lendemain d’une victoire sans équivoque par blanchissage contre l’Italie, le Canada devait se débarrasser des Suissesses pour espérer terminer au sommet du groupe A et ainsi passer en demi-finale.

Toutefois, l’équipe finaliste de la dernière édition comptait dans ses rangs des joueuses redoutables en format par équipes : Belinda Bencic, Viktorija Golubic et Jil Teichmann.

En revanche, étant donnée la manière dont s’étaient comportées Bianca Andreescu, Leylah Annie Fernandez et Gabriela Dabrowski sur le court jeudi, l’équipe de Sylvain Bruneau avait toutes ses chances. Il avait même souligné en conférence de presse, plus tôt cette semaine, qu’il dirigeait peut-être la meilleure équipe de l’histoire du Canada.

Elles se sont bien battues, mais en vain. Les deux matchs de simple ont été à l’avantage de leurs rivales suisses et seul le match de double, qui ne changeait plus rien en raison des deux défaites précédentes, est allé à l’avantage des Canadiennes.

Leur parcours s’arrête donc à la phase de groupes, ce qui déçoit un peu l’entraîneur-chef, puisque le Canada avait les éléments pour aller jusqu’au bout : « La Suisse représentait un gros défi, mais on avait aussi toute une équipe, donc on avait des opportunités, on l’a vu dans les matchs. Ça aurait pu aller d’un bord ou l’autre. »

Andreescu laisse filer son avance

Contre l’Italie, Andreescu avait été en mesure de revenir de l’arrière pour remporter son match contre Elisabetta Cocciaretto. Face à Golubic, cependant, elle a été incapable de protéger son avance.

Au départ, l’Ontarienne devait affronter Teichmann, mais l’entraîneur suisse Heinz Günthardt, a changé de stratégie. Il a plutôt décidé d’envoyer la 77joueuse mondiale dans la mêlée.

Le match a mal commencé pour elle, puisqu’Andreescu a repris là où elle avait laissé la veille. Dominante dans la majorité des phases de jeu, la 45joueuse au classement mondial a remporté la première manche au compte de 6-2.

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Bianca Andreescu

Je sentais que j’étais plus offensive au premier set. J’ai fait pareil au deuxième et au troisième set, mais elle est revenue en feu.

Bianca Andreescu

Lors des deux dernières manches, Andreescu a commis plusieurs erreurs provoquant des fautes directes. Ce qui a permis à Golubic de revenir dans le match pour remporter les deux manches suivantes 6-3 et 6-4. « Je sentais que j’avais besoin d’en faire plus, d’en faire trop », a indiqué Andreescu concernant la fin du match.

« Je me sens libérée, parce qu’à la fin, ça devenait plus difficile, a lâché Golubic, visiblement soulagée. C’est le genre de joueuse qui, si tu n’es pas assez puissante ou impliquée, va te le faire payer. »

Bencic trop forte pour Fernandez

La survie du Canada reposait sur les épaules de Leylah Annie Fernandez. Elle avait épaté la veille en n’accordant aucun point à son adversaire italienne. Toutefois, elle faisait face à une grosse cliente en Belinda Bencic, 12raquette mondiale et médaillée d’or olympique.

En première manche, la Québécoise s’est fait prendre à son propre jeu. La Suissesse lui a servi un bagel frais du jour pour entamer le match avec un 6-0. La manche n’a duré que 25 minutes.

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Belinda Bencic

J’ai joué de manière incroyable au premier set. Je ne ratais aucune balle et le jeu était très rapide.

Belinda Bencic

Pour sa part, Fernandez croit que « le premier set a été difficile, parce qu’elle a bien joué et que j’ai commis des erreurs à des moments clés et ç’a m’a nui ».

La finaliste des Internationaux des États-Unis en 2021 s’est bien reprise en livrant une opposition digne de ce nom à Bencic en deuxième manche. Le jeu à 5-5 a été déterminant et chaudement disputé, mais Bencic avait réponse à tout. L’athlète de 25 ans était dans une forme splendide. Elle a gagné le dernier set 7-5 à l’arraché. « Je m’attendais à ce que ce soit serré et je m’y étais préparée », a déclaré la gagnante.

En double, dans un match sans signification, Fernandez et Gabriela Dabrowski ont gagné en deux manches de 6-2 et 6-1. Même si la Québécoise venait de jouer, l’entraîneur-chef a expliqué qu’il voulait donner du temps de jeu à ce duo, car il est possible que les deux joueuses se retrouvent dans de futures compétitions, comme les Jeux olympiques de 2024.