(Paris) Coco Gauff ne se fait pas l’illusion à l’approche de la finale des dames aux Internationaux de tennis de France contre Iga Swiatek : « Elle sera de toute évidence la favorite, du moins sur papier ».

Dans un entretien accordé le week-end dernier, la psychologue sportive de Swiatek, Daria Abramowicz, a observé le tableau principal se développer et admis que sa cliente « est — pour être franche — la favorite » pour quitter le court Philippe Chatrier avec le trophée samedi.

Le gros bon sens, non ? Swiatek est no 1 mondiale, connaît une séquence de 34 victoires et a déjà triomphé sur la terre battue parisienne. Gauff est âgée de seulement 18 ans, en faisant la plus jeune finaliste dans un tournoi du Grand Chelem depuis 2004, est classée 23e au monde, a compilé une fiche de 14-10 en 2022 jusqu’à la semaine dernière et n’avait jamais franchi les quarts de finale d’un tournoi majeur jusqu’ici.

Photo Michel Euler, Associated Press

Iga Swiatek

Cependant, c’est Roland-Garros, avec sa terre battue rouge et ses températures printanières, un tournoi du Grand Chelem qui réserve toujours des surprises. Cette compétition sourit souvent aux joueuses qui sont méconnues et qui n’ont aucune expérience, et qui deviennent du jour au lendemain de grandes vedettes du circuit.

« La terre battue est une surface plus permissive pour tout le monde, a noté Francesca Schiavone, qui était la 17e tête de série aux Internationaux de France de 2010 lorsqu’elle est devenue, à 29 ans, la plus vieille joueuse à obtenir un titre majeur depuis 1969. Les chances de gagner chaque match sont de 50-50. »

Évidemment, il faut faire abstraction d’une aberration du nom de Rafael Nadal, qui présentait une fiche de 110-3 avec 13 titres en carrière à la porte d’Auteuil avant son duel de demi-finales contre l’Allemand Alexander Zverev vendredi.

Parcourez la liste des champions de l’ère moderne qui a commencé en 1968 et vous retrouverez plus de candidats qui ont décroché leur premier titre du Grand Chelem aux Internationaux de France, 42 — 21 femmes, 21 hommes — que les Internationaux des États-Unis (13 femmes, 15 hommes), les Internationaux d’Australie (13 femmes, 11 hommes) et Wimbledon (neuf femmes, neuf hommes).

Samedi, Gauff pourrait devenir la septième femme d’affilée à triompher à Paris sans avoir décroché de titre majeur auparavant dans sa carrière, après Garbine Muguruza (2016), Jelena Ostapenko (2017), Simona Halep (2018), Ashleigh Barty (2019), Swiatek (2020) et Barbora Krejcikova (2021).

« Ce tournoi est plus modeste, plus chaleureux, a dit Halep, donc j’ai l’impression que les joueurs croient que la conquête d’un titre du Grand Chelem est plus à leur portée ici. »

Et il faut prendre ceci en compte également. Si Swiatek l’emporte, alors elle deviendrait seulement la quatrième femme en 25 ans à s’adjuger le titre des Internationaux de France en étant la favorite du tournoi. Les autres sont Halep, Justine Henin en 2007, et la détentrice de 23 titres du Grand Chelem en carrière, Serena Williams, en 2013 et 2015.