Et deux de plus qui font cinquante manches! En remportant un 21e match d'affilée sur terre battue sans concéder de manche, jeudi soir à Madrid, Rafael Nadal a relégué aux oubliettes le record de John McEnroe.

Le N.1 mondial a eu besoin de 1h44 pour mater la résistance de l'Argentin Diego Schwartzman (6-3, 6-4) et rallier les quarts de finale du Masters 1000 de la capitale espagnole.

Mais c'est surtout l'impressionnante série de l'insubmersible espagnol qui fera parler. Avec désormais 50 manches empilés entre 2017 et 2018, il a fait mieux que «Big Mac».

Depuis 1984 et sa plus belle année, le champion américain, reconverti commentateur télé, détenait le record du plus grand nombre de manches inscrites consécutivement sur une même surface (49 sur surface rapide).

Mais avec Nadal, rien n'est impossible, surtout sur l'ocre où il est redevenu ogre l'an passé. Son bilan sur deux saisons ? Trente-huit victoires pour une seule défaite, qui remonte à près d'un an. C'était en quart de finale du tournoi de Rome face à l'Autrichien Dominic Thiem, qu'il croisera pour une place dans le dernier carré madrilène.

Le défi qui attend l'Autrichien, vainqueur dans la douleur du Croate Borna Coric (2-6, 7-6 (7/5), 6-4), est immense. Lors de leur dernière confrontation, en avril à Monte-Carlo, Thiem n'avait pas existé (6-0, 6-2) et devra proposer un tennis de bien meilleure qualité pour espérer un exploit.

Et ce, même si Nadal a semblé un peu moins souverain que d'habitude sur le court Manolo-Santana face au bondissant Schwartzman.

Le petit argentin (1,70 m), lauréat fin février de son deuxième tournoi en carrière, sur la terre battue de Rio, a tenu tête à Nadal dans les rallyes, mais il a manqué de constance pour enrayer la mécanique espagnole.

Del Potro trop juste

Des têtes d'affiche ont, elles, laissé leur peau sur-le-champ de bataille. Une chose est certaine: il n'y aura pas de duel Nadal - Juan Martin Del Potro en demi-finales, l'Argentin s'étant fait surprendre par le Serbe Dusan Lajovic (3-6, 6-4, 7-6 (8/6)).

La «Tour de Tandil» (1,98 m) a sans doute été rattrapée par son manque de repères sur terre battue, une surface exigeante où les points sont plus longs à se décanter. Ce n'était que son deuxième match de l'année sur cette surface après une pause d'un mois et demi pour se remettre de ses exploits sur le continent américain (titres à Acapulco et Indian Wells, demi-finale à Miami). «Je pense être capable d'élever beaucoup plus mon niveau de jeu à Rome (semaine prochaine) et à Roland-Garros (27 mai - 10 juin)», a-t-il estimé.

Sharapova et Halep au tapis aussi

L'ancienne N.1 mondiale Maria Sharapova, qui végète autour de la 50e place mondiale, avait une opportunité de tirer son épingle du jeu dans un tournoi féminin ouvert. Mais au lendemain de son festival offensif devant la Française Kristina Mladenovic, finaliste sortante, la «Tsarine» a cédé (4-6, 6-2, 6-3) face à la la Néerlandaise Kiki Bertens (20e), une joueuse coriace sur terre battue. «Il y a encore pas mal de choses que je dois améliorer», a souligné Sharapova.

Bertens, qui avait atteint une fois le dernier carré à Roland-Garros (2016), a elle fait la démonstration de ses qualités sur terre battue après avoir remporté le tournoi de Charleston il y a un mois. La voici sur la route de la Française Caroline Garcia (7e mondiale) qui n'a toujours pas lâché de set en route après son succès contre l'Espagnole Carla Suarez (6-2, 6-3).

La N.1 mondiale Halep a elle perdu sa couronne en cédant sous la puissance de la Tchèque Karolina Pliskova (6-4, 6-3), qui ne l'avait jusque-là battue qu'une fois en sept rencontres.