Après une année 2014 de hauts et de bas, Serena Williams a la ferme intention de décrocher un sixième titre aux Internationaux d'Australie, qui débutent lundi à Melbourne, pour mettre au pas une concurrence décomplexée.

La N.1 mondiale, 33 ans, espère avoir laissé derrière elle l'inconstance qui lui avait fait traverser la saison dernière sur des montagnes russes. Fatiguée, parfois à la limite du burn-out, la reine Serena a semblé perdre la supériorité écrasante qui l'a tant caractérisée, alternant coups d'éclat et coups de blues.

Son bilan, marqué par sept titres dont un sixième US Open et un troisième Masters d'affilée, reste néanmoins plus que flatteur, d'autant qu'elle a passé l'année entière au sommet de la WTA, du jamais vu depuis Steffi Graf en 1996.

Mais l'Américaine n'a été que l'ombre d'elle-même lors des trois autres levées du Grand Chelem, ne dépassant pas le cap des huitièmes. La belle mécanique Williams avait commencé à s'enrayer justement aux antipodes où elle est frappée d'une disette depuis son dernier sacre en 2010.

L'objectif est d'y mettre fin pour glaner un 19e trophée majeur qui la verrait dépasser ses compatriotes Chris Evert et Martina Navratilova et se rapprocher davantage du record de Graf (22 titres).

Serena ne cache d'ailleurs plus son désir de rattraper la légende allemande. «C'est excitant mais j'en suis encore loin. Je dois avant tout me concentrer sur la saison 2015, à commencer par les Internationaux d'Australie», nuance-t-elle toutefois.

Melbourne peut lui sourire, à condition de produire le même niveau de jeu qu'en fin de saison dernière et de bien négocier le stade des huitièmes où elle pourrait retrouver la jeune Espagnole Garbine Muguruza, qui l'avait corrigée à Roland-Garros.

Cette défaite inattendue au deuxième tour l'avait fragilisée aux yeux de ses rivales, comme la Russe Maria Sharapova, qui en avait profité pour remporter un deuxième trophée Porte d'Auteuil.

Titrée récemment à Brisbane, la «Tsarine» est la mieux placée pour lui chiper la première place. Elle bénéficie d'un tableau dégagé jusqu'en quarts où plane l'ombre de la Québécoise Eugenie Bouchard, révélation de l'année 2014.

Halep veut franchir un cap 

Symbole d'une relève déterminée à tout bousculer, la Roumaine Simona Halep, finaliste à Roland-Garros, est aussi susceptible de gêner Serena qu'elle avait battue lourdement en phase de poules au Masters avant de prendre à son tour une fessée en finale. Freinée dans sa préparation par une gastro-entérite à Sydney, la N.3 mondiale espère franchir un cap en remportant son premier tournoi du Grand Chelem.

La Tchèque Petra Kvitova, relancée par son deuxième titre à Wimbledon et victorieuse vendredi à Sydney, est aussi une sérieuse prétendante à la victoire à Melbourne où son jeu puissant l'avait menée jusqu'en demi-finales en 2012.

Tombeuse de la reine Serena en huitièmes l'an passé, la Serbe Ana Ivanovic, revenue à la 5e place mondiale, espère confirmer son retour parmi le gratin mondial. La tenante du titre Li Na, qui a pris sa retraite en septembre, ne sera plus là pour gêner Williams.