Décidément, Roland-Garros réussit à Aleksandra Wozniak. La Québécoise, 48e mondiale, a retrouvé le niveau de jeu qui lui avait permis l'an dernier de s'approcher du Top 20, avec notamment une qualification pour le quatrième tour à Paris face à Serena Williams.

Jouant avec une confiance retrouvée, profitant de son aisance naturelle sur la terre battue, la meilleure Canadienne a disposé aujourd'hui de l'Ukrainienne Kateryna Bondarenko (35e mondiale et 32e tête de série du tournoi), en deux manches de 6-4, 6-1.

Le match a été retardé pendant près de cinq heures par la pluie, mais Wozniak l'a amorcé en force en prenant rapidement une avance de 4-0. Sa rivale, qui revient d'une grave blessure à un genou, s'est un peu réveillée pour ramener le pointage à 5-4, mais Wozniak a gardé son service pour enlever la manche.

«J'avais attendu toute la journée mercredi et encore plusieurs heures aujourd'hui et j'avais vraiment hâte de jouer, a raconté la Québécoise. Je connais bien Kateryna, qui a beaucoup d'expérience comme moi, et je savais que ce serait un bon match. Je me suis appliquée à frapper des balles lourdes et profondes, à rester patiente, tout en profitant des ouvertures quand elles se présentaient.»

Appliquant à la perfection son plan de match, la Québécoise a amorcé la deuxième manche comme la première, s'échappant vite 4-0, avec d'excellents retours et une belle régularité avec son propre service. Profitant du calme relatif du Court 5, elle a parfaitement gardé sa concentration et n'a jamais laissé sa rivale revenir dans le match, concluant l'affaire en prenant une dernière fois le service de Bondarenko.

«Je voyais les nuages et je ne voulais pas gâcher ma chance de finir le match, a raconté la joueuse. J'ai bien fait, à peine trois minutes après le point gagnant, la pluie a forcé une autre longue interruption.»

Au total, Wozniak a réussi 24 coups gagnants pour seulement six fautes directes. Elle a réussi près de 75% de ses premiers services, un signe qu'elle maîtrise de plus en plus le nouvel élan qu'elle a adopté depuis quelques semaines.

Heureuse sur le court... et dans la vie

«Comme je disais avant le tournoi, j'ai décidé de faire abstraction du classement, de la pression ou des adversaires pour me concentrer sur mon jeu, a rappelé Wozniak. Je suis évidemment contente de ces deux victoires. Je retrouve ma confiance et le plaisir de jouer.

«Nous avons beaucoup travaillé avec Cristian (Kordasz, son ancien entraîneur qu'elle a retrouvé depuis quelques semaines) pour retrouver mes repères et le style de jeu qui me convient. Je vois déjà les résultats et c'est encourageant.

«Cela se traduit aussi dans ma vie. Les derniers mois ont été difficiles avec les problèmes d'entraîneur et les changements techniques avec lesquels je n'étais pas à l'aise. J'ai mis de l'ordre dans tout ça et je suis vraiment heureuse. J'ai beaucoup de plaisir cette semaine à Paris, aussi bien sur les courts qu'à l'extérieur. Ça fait du bien!»

Au troisième tour, elle affrontera la cinquième favorite Elena Dementieva. La Russe a vaincu jeudi l'Espagnole Anabel Medina-Garriguez, 6-2, 7-6 (3) dans un match plusieurs fois interrompu par la pluie.

«Peu importe l'adversaire, je veux garder la même attitude, appliquer mon plan de match et rester bien concentrée sur mon jeu. La recette a bien fonctionné jusqu'ici et je ne la changerai sûrement pas.»

Sa qualification pour le troisième tour, sa troisième en autant d'années à ce stade des Internationaux de France, assure Wozniak d'une bourse de 44 000 euros (56 000 $) et de précieux points au classement mondial. Elle est également qualifiée pour le second tour du double, avec sa partenaire tchèque Lucie Safarova, où elles affronteront les Tchèques Iveta Benesova et Barbora Zahlavova-Strycova.