On ne se présente pas un match de tennis avec des trompettes et des crécelles. Sauf pour la Coupe Fédération.

Samedi, il régnait une ambiance d'aréna au stade Uniprix du Parc Jarry. Le public n'a pas économisé ni les cris, ni les drapeaux pour encourager l'équipe canadienne contre le Paraguay.

L'ambiance surchauffée a-t-elle joué dans les performances écrasantes des Canadiennes pour cette finale de qualification de la zone des Amériques? Stéphanie Dubois et Aleksandra Wozniak ont été impitoyables face aux Paraguayennes. Leurs adversaires n'ont réussi qu'à leur arracher deux jeux de toute la journée!

Dubois a dominé Veronica Cepede Royg 6-0, 6-1 dans un match éclair de 42 minutes. Aleksandra Wozniak n'a pas été plus généreuse, même si elle affrontait la vétéran et 95e mondiale Rossana de Los Rios. La Blainvilloise a gagné 6-1, 6-0 en 45 minutes, sans trop peiner. Les deux Québécoises ont ensuite fait équipe en double pour battre Cepede Royg et Isaura Enrique Aguilar 6-0, 6-3.

«On a montré que le Canada appartenait au Groupe mondial, avec les meilleurs pays, lance Wozniak. On a la meilleure équipe qu'on peut demander» «De la façon dont est s'est battue cette semaine, on a prouvé que notre place était parmi l'élite», ajoute Dubois.

Les Canadiennes ont dominé de bout en bout ce tournoi qualificatif de la Coupe Fed. Elles n'ont perdu aucun set, ni en simple et en double, et n'ont concédé que 14 jeux en 18 sets de tennis. Leurs adversaires, qu'elles soient des Bahamas, de Porto Rico ou du Paraguay, semblaient totalement démunies devant le jeu agressif des favorites de la foule.

Certes, les Canadiennes possédaient un avantage de taille en jouant sur surface dure, devant des équipes surtout habituées à la terre battue. N'empêche, elles ont démontré un appétit, une énergie et une concentration parfaites.

Le Canada est maintenant assuré de disputer un match de barrage contre une des équipes du Groupe mondial II, le 25 et 26 avril prochain. L'équipe n'est pas encore connue; le lieu de la compétition non plus. Le tout sera fixé dès mardi prochain.

Chose certaine, le Canada affrontera une des équipes perdantes de la ronde qui se tient ce week-end. Peut-être à Montréal. Quelques scénarios se dessinent déjà: la Belgique, le Japon, Israël et la Suisse se trouvent déjà dans une position inconfortable...

Peu importe l'identité de l'adversaire, le Canada a d'excellentes chances de retourner au sein de l'élite du tennis féminin, estime l'entraîneur canadien de la Coupe Fed, Sylvain Bruneau. «Notre équipe est encore meilleure que lors de notre dernière qualification dans le Groupe mondial, en 2006. Aleksandra et Stéphanie jouent très bien et elles sont bien appuyées par les plus jeunes, Sharon (Fichman) et Valérie (Tétrault).»

Une des belles surprises du tournoi aura été la chimie qui s'est installée entre Fichman et Dubois en double. «On se complète vraiment bien, dit Dubois. On a la même énergie sur le court, la même attitude.»

Si les Canadiennes jouent aussi bien en avril, elles ont de bonnes chances de quitter les profondeurs de la zone des Amériques pour se hisser à la lumière. Parmi les meilleures.