De temps en temps, un petit but, c'est bon... Vous connaissez? À l'époque où je jouais, les parents de l'AS Brossard avaient fait de ces paroles une chanson! Et dans cet ordre d'idées, on peut dire qu'une petite victoire ne fait pas de mal non plus.

Évidemment, les sceptiques ne sont peut-être pas tous confondus. Mais l'Impact de Montréal a tout de même fait le nécessaire, samedi, pour vaincre l'Union de Philadelphie. Il fallait bien commencer quelque part.

Parce qu'au point où l'on en était, même un match de soccer sans but aurait constitué une sorte de pas en avant. Or, ce sont bien trois points qui ont couronné l'effort vaillant du bleu-blanc-noir. Par la même occasion, et il s'agit là d'un autre motif de satisfaction, l'Impact a réussi un jeu blanc pour la première fois cette saison.

On pourra bâtir là-dessus. Car si on se fie aux paroles de Nick De Santis et de Frank Klopas durant la semaine, les joueurs n'avaient besoin que d'un résultat concret pour se convaincre qu'ils vont dans la bonne direction et, du même coup, réconforter leurs patrons. Mais à l'instar des relations entre le club et ses plus récents entraîneurs, tout ça est encore bien fragile.

Car la direction (sportive, s'entend) ne peut ignorer que son attaque a eu beaucoup de mal à créer des brèches dans une défense philadelphienne qui, dans l'antre de Saputo, avait une belle texture de fromage à la crème.

Bref, la résistance n'était pas des plus fermes, contrairement à ce qu'on a vu du Sporting ou des Sounders. Rabat-joie comme constat? Disons que mes années passées chez le bleu-blanc-noir m'ont enseigné à me méfier de toute forme de naïveté.

Le résultat sans la manière

À plus d'un titre, le début de saison a été éprouvant. Toujours complexé par sa position incertaine dans le paysage sportif montréalais, l'Impact a doublement besoin de présenter un visage plus séduisant sur le terrain. On connaît bien l'importance des résultats pour rallier les troupes. Cependant, l'essentiel n'est pas nécessairement de toujours gagner, mais à tout le moins de jouer avec fierté.

À l'heure actuelle, ne sachant où donner de la tête entre les appels à l'unité diffusés par le président sur les médias sociaux et les bannières de mécontentement affichées par les ultras, l'amateur local semble demeurer perplexe. Et dans bien des cas, il demeure à la maison...

De son côté, l'Impact a toujours placé la loyauté au sommet de sa pyramide de valeurs.

Et les rares remises en question dans les médias ont souvent été associées à une forme de dissidence. Mais, qu'on le veuille ou non, l'Impact n'est plus qu'une affaire de famille. N'est-il pas possible d'appuyer son club tout en se montrant critique par rapport à la gestion qu'on en fait? Cela ressemble à une épreuve de vérité pour une organisation qui désire raffermir sa crédibilité en tant qu'institution.

Mais revenons à l'allure du onze montréalais sur le terrain. De la fierté, du coeur, de la passion, voilà ce qui anime l'état-major du club et qui, à défaut d'un jeu de possession bien huilé, saura allumer les tribunes. Le stade Saputo a repris vie samedi, saluant la danse de but de Felipe et applaudissant Ouimette sur ses interventions les plus musclées. On en prendrait bien une autre dose avant longtemps.

Inspiration anglaise

Pour obtenir les résultats recherchés, Klopas pourrait s'inspirer des méthodes du Special One, Jose Mourinho. Fort de sa victoire à Liverpool hier, son Chelsea vient de relancer une saison des plus exaltantes en Ligue anglaise.

Bien sûr, on peut critiquer la manière. Au volant d'une des plus grosses cylindrées du championnat, Mourinho donne l'impression d'être ce pilote de F1 qui préfère plutôt ralentir le trafic et bloquer tous les concurrents qui tentent de le dépasser. Pas toujours le spectacle le plus enlevant, mais le redoutable Portugais est néanmoins tout un gagnant.

Il faut se rendre à l'évidence, on ne peut pas tous jouer comme le Barça. Que ce soit celui de Pep ou celui de feu Tito Vilanova.