C'est le temps de repartir à neuf. Faisons confiance à notre petit doigt. Celui qui nous dit que le changement est dans l'air. Après un début de saison en deçà des attentes, l'Impact de Montréal doit s'inspirer de la mouvance du temps pour se relancer sur de nouvelles bases. De l'inspiration, c'est justement ce que nous nous permettons de souhaiter à Frank Klopas. Car les décisions difficiles ne manqueront pas cette semaine pour l'entraîneur montréalais.

Commençons à la défense, où la paire Camara-Ferrari ne s'est toujours pas montrée à la hauteur des standards requis pour gagner en Ligue majeure. Les difficultés rencontrées lors du dernier match ont permis de réitérer que le problème n'en est pas seulement un de chimie ou de communication entre les deux défenseurs centraux.

Que ce soient ceux de New York, Seattle ou Philadelphie, les attaquants adverses ne se gênent pas pour bafouer la limite de vitesse des arrières montréalais. Disons les vraies affaires! À l'heure actuelle, peu importe contre qui, ça passe avec l'aisance d'un candidat libéral dans une circonscription habilement choisie. Bref, la recette pour marquer contre l'Impact est d'une telle simplicité que quiconque en MLS est en mesure de la trouver.

Vu ses contre-performances répétées, une des solutions qui s'offrent à Klopas serait de rappeler Ferrari aux puits. On soupçonne toutefois qu'une telle décision pourrait représenter un point de non-retour à l'égard du vétéran, qui avait manifesté son mécontentement à l'époque où Jesse Marsch avait osé le laisser de côté en 2012. C'est pourtant la solution qui a été choisie dans le cas de Patrice Bernier, de qui l'on prétend toujours espérer un meilleur rendement physique...

Mais avant de parler de la situation du capitaine, revenons à Ferrari. Klopas et la direction montréalaise doivent croiser les doigts pour que le bleu-blanc-noir marque un but de plus que l'adversaire lors du match de samedi.

Avec Di Vaio et Jack McInerney devant, on va sûrement tenter de se convaincre que la meilleure défense est l'attaque. Mais cela va à l'encontre des traditions de la maison.

Étant donné la réticence à faire jouer les académiciens, l'Impact semble tout miser sur les retours au jeu qui approchent de Nelson Rivas et Adrian Lopez. À court terme, le statu quo est la moins courageuse des solutions par rapport à une défense qui est dans un état critique. C'est néanmoins celle qui étonnerait le moins en attendant le retour du colosse aux pieds d'argile. À moins qu'on ne fasse sauter un tour à Eric Miller. Il ne le mérite pas, mais c'est sans doute le poulain le moins capricieux de l'écurie.

Le capitaine

Quant au milieu de terrain, Klopas pourrait obtenir un bref sursis à ses dilemmes en raison de la blessure de Hernan Bernardello. Si l'on devait accorder un repos préventif à l'Argentin, Patrice Bernier effectuerait certainement un retour parmi les titulaires. C'est la présence de Collen Warner qui semble invariable.

S'il en est ainsi, c'est peut-être parce qu'on discerne chez l'Américain un travail de sape que les deux autres n'accomplissent pas aussi bien. Il est vrai que Bernier a une petite tendance à préférer attaquer. Et Bernardello est un peu trop rapide sur la gâchette avec ses tacles glissés. Or, Warner a beau s'époumoner, il contribue trop peu à la circulation du ballon et demeure largement inoffensif pour l'adversaire. Si le duo Bernardello-Bernier n'a pas encore cliqué, il reste que c'est avec cette matière première qu'on aurait intérêt à travailler. Au final, en sacrifiant Bernier, on se prive d'un leader et de beaucoup trop de qualité.

Avec l'arrivée de McInerney, tous les ingrédients sont réunis pour entamer un nouveau chapitre. On ne voudrait surtout pas interrompre la séquence de deux matchs consécutifs sans défaite, mais l'effet de la transaction pourrait s'estomper à défaut d'une défense remodelée et d'un milieu amélioré. Des changements s'imposent. Courage. C'est pour le bien de l'équipe.