C'était la soirée multiculturelle, dimanche, au stade Saputo. Si bien que les mets ethniques étaient en vedette dans les concessions alimentaires dispersées dans l'enceinte.

Affamé, et séduit par cette nouvelle proposition culinaire, j'ai dû faire deux fois le tour avant de mettre la main sur ce qui allait s'avérer le dernier burrito - pas de blague, ça s'envolait comme des petits pains chauds ! Bref, vous me permettrez de réitérer mes excuses aux malheureux partisans qui attendaient derrière moi dans la file.

Or, le menu avait beau sortir de l'ordinaire, le match entre l'Impact et Chivas USA en a laissé plusieurs sur leur faim, et pas seulement en raison de la rareté de ces délicieux sandwichs mexicains format pochette.

Force est de constater que le onze montréalais n'affiche plus l'appétit du début de saison. Contre les chèvres de Chivas - je n'ai pas choisi leur surnom -, les efforts déployés sur la pelouse du stade Saputo étaient sporadiques. Si la charnière centrale s'était resserrée après la débandade des derniers matchs, le surplus de confiance affiché par Nesta et Ferrari a peut-être incité Hassoun Camara à l'excès sur la séquence menant au but des visiteurs. Une faute comparable à une éructation malvenue à table. Excusez-la!

Mais c'est connu, les retards d'un ou deux buts n'effraient pas les hommes de Marco Schällibaum. Et l'orgueil des Montréalais arrive encore à les sortir de bien des mauvaises situations. Toutefois, même si le penalty transformé par Patrice Bernier a procuré un point au bleu-blanc-noir, on sent que cette équipe repue a besoin d'une pause, question de bien digérer avant d'attaquer la deuxième moitié de la saison.

Il y a sans doute une accumulation de fatigue physique et mentale. Il est vrai que les matchs sous le soleil de juillet taxent davantage que les rencontres disputées par une fraîche soirée d'automne. Mais à force de jouer des matchs en entier et d'obtenir des résultats parfois inespérés, les titulaires de l'Impact se laissent aller de plus en plus souvent à la complaisance. Y aurait-il plus de cigales que de fourmis dans l'entité montréalaise? Pour éviter de mourir à l'automne, mieux vaut engranger les points possibles en été.

Vu la hiérarchie installée dans l'équipe, il n'est cependant pas évident pour l'entraîneur de secouer son effectif en y insérant des joueurs qui se morfondent sur le banc. D'ailleurs, les dernières« rotations« n'ont pas donné les résultats escomptés. Or, le club bénéficierait de renforts qui ont faim afin de retrouver le mordant qui lui a permis d'atteindre le premier rang de la section Est. Le calendrier à venir sera drôlement plus corsé.

Espérons que le onze montréalais retrouve rapidement son appétit, car le public, lui, semble affamé, faute de victoire - ou de burrito...

Trépas du Canada

Un petit mot sur la défaite du Canada à la Gold Cup contre la Martinique - l'équipe »nationale« d'un territoire français. À la lumière de ce résultat désastreux, il y a bien du travail en perspective pour le nouveau sélectionneur Benito Floro. L'Espagnol, qui n'est pas encore en poste, agit en tant qu'observateur durant le tournoi. Alors que s'amorce un cycle de transition dans l'équipe masculine, on se demande bien par où il pourra commencer et ce qu'il sera en mesure de récupérer du groupe actuel.

Mais soyons optimistes, car il sera difficile de faire pire pour l'ancien entraîneur du Real. Et la performance de la Martinique devrait plutôt être applaudie et qualifiée d'inspirante, surtout pour une équipe naissante comme celle de la sélection du Québec. D'ailleurs, on se cherchait justement un adversaire vers la fin de l'automne...