Ça y est, la colère gronde chez les partisans du bleu-blanc-noir. Le revers douloureux de samedi à Houston a déclenché une avalanche de commentaires acrimonieux sur les multiples plateformes d'échange prises d'assaut par les amateurs.

Cette fois, le président Joey Saputo est demeuré silencieux dans les médias sociaux, contrairement aux membres de la Garde - c'est ainsi que le club nomme ses partisans - qui ne se sont pas gênés pour exprimer leur désarroi quant aux choix tactiques de l'entraîneur Jesse Marsch. Si certains ne font que remettre en question les alignements partants, d'autres vont jusqu'à demander la tête de l'entraîneur américain. Un genre de réaction épidermique qui rappelle tristement celle des partisans du Canadien. Welcome to the Big Leagues, comme dirait l'autre.

Il est peut-être vrai que l'Impact n'a pas toujours atteint son plein potentiel cette saison. Mais le projet mis sur pied en cette année d'expansion est loin d'être une catastrophe. Rares sont ceux qui prévoyaient sept victoires lors de la saison inaugurale, une de plus que Toronto et Vancouver à la même étape de leur fondation.

On l'a dit, il y a des moments où l'Impact a enchanté, jouant bien mieux qu'on ne l'en aurait imaginé capable, surtout quand Ferrari et Rivas étaient en santé. Serait-ce ce souvenir pas si lointain qui aurait incité une bonne partie du public à appuyer sur le bouton de panique lorsque l'équipe s'est inclinée au Texas? Au diable le fait que l'adversaire soit vice-champion de la MLS ou qu'il n'ait pas encore perdu à domicile dans son nouveau stade.

La patience a ses vertus

Bien sûr, je fais l'apologie de la patience. Cette équipe n'ayant pas d'objectif quantifiable en début de saison, vous conviendrez qu'il est gênant d'affirmer qu'elle ne répond pas aux attentes. Dans les circonstances, ce qui importe est son rendement lors des matchs. Nick De Santis n'a pas tort quand il juge que le onze montréalais est compétitif, comme il l'a déclaré en entrevue la semaine dernière. J'irais jusqu'à dire qu'il est digne de faire la fierté d'un public exigeant, pour une première année.

Voilà donc une raison de plus pour continuer à bâtir sur les fondations actuelles. Que mon message soit clair: il faut encourager cette équipe et croire en son progrès - à ne pas confondre avec une recherche d'excuses pour mieux accepter la médiocrité. La barre sera plus haute l'an prochain, de toute façon...

Le ballon ne roulait pas du bon bord!

Qui sait, peut-être bien qu'il ne servait à rien d'y aller, à Houston! Il faut savoir que les joueurs de l'Impact ont poireauté à l'aéroport pendant des heures la veille du match en attendant que leur avion soit en mesure d'effectuer la liaison entre Montréal et le Texas. Disons que la préparation d'avant-match n'était pas optimale. Parmi mes ex-coéquipiers, les plus superstitieux - et pessimistes - se seraient sans doute mis à craindre que le match ne fût perdu d'avance contre le Dynamo.

Lorsque notre équipe connaissait des problèmes avec les avions - ou les autobus -, les plus alarmistes pestaient que le match penchait déjà en faveur de nos rivaux. Vol retardé? 1-0 Houston! Valise égarée? 2-0 Houston! Autocar en panne? Mamma mia...

Plus sérieusement, s'il y a des améliorations concrètes à apporter au jeu de l'Impact dès cette année, c'est surtout dans des phases de jeu, comme les coups de pied arrêtés, qu'il est urgent d'intervenir. Le nombre de buts accordés à la suite de corners ou de coups francs est nettement trop élevé pour rivaliser avec l'élite de la ligue.

D'ailleurs, les difficultés que le onze montréalais connaît au marquage individuel m'incitent à penser qu'il faut considérer la possibilité d'appliquer une défense de zone pour mieux couvrir les espaces dangereux. Cela dit, si un joueur n'attaque pas le ballon quand il arrive dans sa zone, le résultat sera le même. Là non plus, il n'existe pas de solution miracle. Il faut travailler et être patient.