L'Afrique du Sud, et le continent derrière elle, sont fébriles à six jours du coup d'envoi du premier grand tournoi organisé en Afrique, la Coupe des Confédérations-2009, où le pays de Nelson Mandela va tester la fiabilité de son organisation, à un an du Mondial.

Les Bafana-Bafana, surnom de l'équipe nationale, espèrent bien sûr obtenir de meilleurs résultats que ces dernières années, où ils ont régressé au point d'être éliminés de la course à la CAN-2010 (Coupe d'Afrique) avant même la dernière phase des éliminatoires.

Mais au-delà des stricts résultats sportifs, le pays espère surtout être à la hauteur de l'événement en réussissant l'organisation du tournoi, ce qui serait de bon augure pour la Coupe du monde 2010.

Toute l'Afrique, très fière d'accueillir enfin le plus grand événement sportif de la planète avec les jeux Olympiques, espère derrière l'Afrique du Sud soigner son image à travers le Mondial.

Dimanche, ce n'est que la Coupe des Confédérations qui commence, mais elle contient, en plus petit, les questions les plus cruciales: les stades, la sécurité, l'organisation et, plus prosaïquement, le taux de remplissage des stades dans un pays où 43% de la population vit avec moins de deux dollars par jour.

«Une énorme motivation»

Leader économique du continent, l'Afrique du Sud veut faire taire les critiques qui murmurent que le pays n'arrivera pas à organiser un si grand événement.

Mais tout n'est pas prêt. Le premier système de transports publics intégrés du pays, qui devait acheminer les spectateurs des quartiers populaires de Johannesburg vers le stade de l'Ellis Park, ne fonctionnera pas. Les autorités ont préféré repousser sa mise en service afin de désamorcer la révolte des chauffeurs qui assurent la liaison et ne veulent pas perdre leur gagne-pain.

La vente des tickets reste un succès mitigé, seulement 70% des places ont pour l'instant trouvé preneur, et la criminalité, dans le pays au 50 assassinats violents par jour, reste une source d'inquiétude.

Mais le comité d'organisation du Mondial-2010 connaît aussi quelques succès. Son Directeur général, Danny Jordaan, s'est félicité dimanche de l'inauguration du premier stade construit pour la Coupe du monde (les quatre stades de la Coupe des Confédérations ont été rénovés).

«Pour nous, c'est une énorme motivation», a-t-il déclaré, «cela démontre la capacité de l'industrie sud-africaine et notre volonté de tenir nos engagements».

Avec l'Irak

L'intérêt sportif du tournoi peut souffler le vent dans les voiles de l'organisation, surtout si les Bafana-Bafana brillent et soulèvent l'enthousiasme. En outre, le plateau est forcément très relevé avec les champions d'Europe (l'Espagne), d'Amérique du Sud (le Brésil) et du monde (l'Italie).

La planète football pourra voir jouer l'intrigant double champion d'Afrique, l'Egypte, qui règne sur son continent mais n'a plus joué de Mondial depuis 1990, et les Etats-Unis, puissance montante (quarts-finalistes au Mondial-2002).

Enfin si la Nouvelle-Zélande, pays du rugby, est un nain du football venu se frotter aux géants de ce sport, la curiosité du tournoi reste sans conteste l'Irak, champion d'Asie l'an dernier. Cette équipe où cohabitent les communautés religieuses (Sunnites, Chiites) et ethniques (Kurdes) souvent en conflit en Irak, est entraînée par une légende du football, Bora Milutinovic, qui disputera, lui le coach aux cinq Coupes du monde, sa première Coupe des Confédérations.