Trois fois il a mis un genou à terre, et pour la troisième fois, à 32 ans, Ronaldo s'est relevé, en signant vendredi pour une saison aux Corinthians Sao Paulo à l'automne d'une carrière unique jalonnée de statistiques exceptionnelles qui en ont fait une légende.

Ronaldo, c'est une moyenne vertigineuse de 0,7 but par match (championnats et coupes d'Europe confondus). Et c'est aussi un talon d'Achille, le genou, avec trois blessures graves, la première en novembre 1999. Son premier retour fut bref: il s'effondre à nouveau au bout de six minutes de jeu avec l'Inter Milan en avril 2000. Rupture totale du même tendon rotulien.

Son deuxième come-back en fait un mythe. Quelques blessures bénignes retardent son retour définitif, le 9 décembre 2001, après deux ans d'absence. Et il marque.

Champion du monde en 1994 sans jouer et malheureux en 1998 - ses convulsions avant la finale perdue contre la France avaient fait jaser au Brésil - Ronaldo veut marquer le Mondial-2002. C'est la gloire: il survole le tournoi avec huit buts, dont les deux de la finale remportée contre l'Allemagne.

Il rejoint ainsi Pelé avec 12 réalisations en Coupe du monde. Mais il va plus loin en dépassant le record du «Bomber» Gerd Müller avec trois nouveaux buts en 2006, et s'arroge seul ce record, porté à 15 unités.

Ronaldo Luiz Nazario de Lima restera comme le buteur N.1 du tournant du siècle, et l'un des meilleurs de l'histoire. «Ronaldo, c'est le meilleur joueur de ma génération», a confié à l'AFP Lilian Thuram, qui le voit même «un degré au-dessus de Zidane».

Fenomeno

A l'instar des Pelé ou Maradona, sa légende démarre à l'adolescence, où il éblouit le club de Cruzeiro Belo Horizonte avec 58 buts en 60 matches! A 17 ans, celui qui est déjà le «Fenomeno», s'acclimate vite à l'Europe.

D'abord au PSV Eindhoven, puis au FC Barcelone lors d'une saison 1996-97 mémorable conclue par 34 buts en Championnat (et 48 en 51 matches toutes compétitions confondues), couronnée d'une Coupe des Coupes et d'un premier Ballon d'Or, avant celui de 2002.

Ronaldo est alors au sommet de son art, son accélération balle au pied est aussi foudroyante qu'efficace, dans un style très perfor(m)ant. Vitesse, technique, puissance, il s'affirme comme un buteur d'exception et s'enracine dans le onze du Brésil (où il compte actuellement 62 buts pour 97 sélections).

Des blessures hachent son expérience à l'Inter mais son rendement se maintient: 49 buts sur un total de 68 matches. Il enlève une Coupe de l'UEFA en 1998 puis rejoint le Real Madrid en 2002, époque «Galactiques» (Zidane, Figo, Beckham...), où il marque dès sa première minute de jeu et conquiert ses premiers titres de champion en Europe (2003 et 2007).

Surnommé le «Gordito» (petit gros), il n'entre plus dans les plans de Fabio Capello et retourne en Italie début 2007, à l'AC Milan, sa dernière expérience européenne. Le club remporte la Ligue des champions sans lui (il n'y était pas qualifié), seul trophée qui manque à son palmarès.

Là encore, les blessures le perturbent. Le 13 février 2008, son genou gauche cède. Rupture du tendon rotulien. En route pour un troisième come-back.