En juin, l'Afrique du Sud rime avec foot, fête et... escroqueries à la carte bancaire. Sur l'internet ou dans les magasins, ces fraudes devraient être en nette augmentation durant le Mondial-2010, qui attend 300 000 visiteurs étrangers.

La Coupe du monde, comme toute «période d'activité économique intense, offre aux criminels davantage d'opportunités de commettre des fraudes», relève le Centre sud-africain d'information sur les risques bancaires (SABRIC).

En temps normal déjà, «l'Afrique du Sud est un pays à haut risque en raison des copies frauduleuses des données de cartes de crédit», souligne Jackie Barwell, chef de produits crimes financiers d'Actimize, société internationale notamment spécialisée dans la prévention contre la fraude.

En vacances en Afrique du Sud il y a deux mois, un touriste français nommé Jean-Pierre raconte ainsi qu'il a vu son compte débité de plus de 300 euros après avoir tenté de retirer de l'argent dans une station-service.

«Ma banque m'a appelé peu après sur mon portable pour me demander où je me trouvais car mon compte avait été débité à quatre reprises le même jour. J'ai immédiatement fait opposition mais sans la présence d'esprit de mon conseiller, le festival aurait continué jusqu'à la fin de mon séjour», s'alarme-t-il.

Copier la piste magnétique et le code secret ou usurper les données de la carte lors d'un paiement dans un restaurant ou chez un loueur de voiture, et le tour est joué.

L'utilisation de la bande magnétique, accompagnée d'une simple signature, est encore largement répandue au sein de la première économie du continent, même si les banques ont commencé à les remplacer par des cartes à puce dotées d'un code secret.

Grâce à ces cartes, la banque sud-africaine FNB a vu le montant des fraudes diminuer nettement: 9 millions de rands (1,1 million de dollars) de fraudes de ce type pendant l'année fiscale achevée en mars 2010, contre 17,82 millions sur les 12 mois précédents.

Selon le SABRIC, le montant des fraudes à l'échelle nationale a diminué de 5% d'une année sur l'autre.

Durant le Mondial, établissements bancaires et clients devront toutefois redoubler de vigilance, met en garde le Sabric. Les banques devront appliquer un contrôle accru sur les opérations bancaires de leurs clients, qui ont pour responsabilité d'informer leur établissement de tout déplacement en Afrique du Sud.

Les règles de sécurité de base s'imposent en outre, comme partout ailleurs: contacter sa banque en cas de perte ou de vol de sa carte et déposer plainte auprès de la police, vérifier régulièrement les transactions sur son compte, cacher la saisie de son code secret et avoir toujours à portée de vue sa carte lors d'un paiement.

La Fédération internationale de football (FIFA) met également en garde contre les courriels et SMS alléchants pour l'achat de billets de match ou bien le gros lot d'une soi-disant loterie «Coupe du monde», en échange de coordonnées bancaires.

La vigilance accrue sera à maintenir bien après la fin du Mondial, le 11 juillet, prévient Actimize.

L'Afrique du Sud pourrait subir les contrecoups des tentatives de fraudes jusqu'à un an après le Mondial-2010, souligne la société de prévention, qui se base sur l'expérience tirée de précédents évènements sportifs de grande ampleur.