L'Espagne, après son nul (2-2) contre le Maroc, termine en tête du groupe B et affrontera la Russie en 8e de finale du Mondial-2018, tandis que le Portugal, champion d'Europe en titre, défiera dans un choc l'Uruguay après son match nul contre l'Iran (1-1).

La Russie, pays hôte battu plus tôt par l'Uruguay (3-0), termine 2e du groupe A derrière l'Uruguay, qui finit avec trois victoires et neuf points.

Le Portugal frustré mais qualifié face à l'Iran

Pas brillant mais qualifié: le Portugal de Cristiano Ronaldo affrontera l'Uruguay, 1er du groupe A, en huitièmes de finale du Mondial-2018, après son match nul concédé sur un penalty à la dernière minute (1-1) contre l'Iran, éliminé la tête haute lundi à Saransk.

Les Portugais étaient leaders de leur groupe jusqu'au temps additionnel, avant que l'Espagne n'égalise en parallèle face au Maroc (2-2) et que Karim Ansarifard ne transforme son penalty (90+3), accordé après recours à l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) pour une main dans la surface du défenseur Cedric Soares.

Le Portugal, avec cinq points, finit derrière l'Espagne dans son groupe B, car la Roja a marqué un but de plus et termine donc avec une meilleure attaque (6 buts contre 5).

Dommage pour les champions d'Europe en titre, qui auront bien plus fort à faire face à l'Uruguay de Diego Godin, Luis Suarez et Edinson Cavani, que contre la Russie. Cristiano Ronaldo, qui a manqué un penalty (53e) comme son grand rival argentin Lionel Messi quelques jours plus tôt contre l'Islande (1-1), risque d'avoir des regrets.

Pour la première fois lors de ce Mondial d'ailleurs, ce n'est pas le Madrilène qui a marqué le but portugais. C'est le fantasque Ricardo Quaresma, titulaire pour la première fois en trois matches, qui a mis son équipe sur les rails d'une frappe somptueuse (45e).

Face à l'Iran, la Selecçao n'était pas venu pour envoyer du jeu et, effectivement, le match n'a pas été des plus spectaculaires. D'autant qu'il a été interrompu à trois reprises par des recours à la VAR, sur les deux penalties ainsi que sur un geste d'humeur de «CR7» au duel avec Morteza Pouraliganji, sanctionné d'un carton jaune (83e).

«Team Melli», tête haute

Si, quand même: intervenu au terme d'une première période très pauvre en occasions, le but de Ricardo Quaresma, sa «spéciale» de l'extérieur du pied droit dans la lucarne opposée, mériterait de rejoindre directement le top buts de cette Coupe de Monde.

Magnifique et bien senti: juste avant la mi-temps, il a fait mal aux Iraniens, en grande difficulté ensuite jusqu'au penalty raté par Ronaldo. Arrêté, surtout, par le gardien Ali Beiranvand, peu souverain jusque-là.

Jusqu'à son penalty dans le temps additionnel, la «Team Melli», qui avait causé beaucoup de difficultés à l'Espagne avant de s'incliner 1-0 sur un but un peu chanceux, a peiné à exister.

Mais la sélection iranienne et son sélectionneur, le Portugais Carlos Queiroz, peuvent se satisfaire d'avoir fait mieux que résister dans un groupe comportant les deux derniers champions d'Europe et un entraîneur double vainqueur de la Coupe d'Afrique des Nations, le Français Hervé Renard. Ils ont même été tout proches d'arracher leur qualification dans les dernières secondes, mais la frappe de Mehdi Taremi (90+5) a frôlé le montant !

Quant aux Portugais, ils doivent se préparer à une rude bataille contre l'Uruguay, samedi 30 juin à Sotchi. Une bataille de défenses solides et de stars offensives prêtes à marquer à tout moment.

L'Espagne file en 8es sans gloire en arrachant un nul heureux face au Maroc

C'est un scénario doublement heureux: l'Espagne, qui a obtenu in extremis le nul face au Maroc (2-2) lundi à Kaliningrad, a arraché sa qualification et terminé en plus en tête de sa poule, pour affronter la Russie en huitièmes de finale du Mondial-2018.

Merci Iago Aspas, l'assistance vidéo... et l'Iran ! La Roja a passé une bonne partie de sa soirée derrière le Portugal leader virtuel jusqu'à l'égalisation, dans le temps additionnel, des Iraniens face aux champions d'Europe en titre (1-1).

Dans le même temps, le but d'Aspas, à la 90e»1 et validé par la VAR, lui a donné le point pour passer en tête sur le fil. Conséquence majeure, l'Espagne évite l'Uruguay, premier du groupe A, pour affronter la Russie, un adversaire plus abordable, dimanche à Moscou.

Mais pour espérer rejoindre au moins le dernier carré, il  lui faudra sensiblement élever son niveau de jeu. Déjà en souffrance pour battre l'Iran (1-0) mercredi dernier, les champions du monde 2010 ont failli cette fois-ci se faire surprendre par le Maroc, qui sauve toutefois son honneur avec ce nul au goût amer.

Car si Isco (19e) avait réussi à répondre à l'ouverture du score de Khalid Boutaïb (14e), l'entrant Youssef En-Nesyri pensait avoir sanctionné la trop grande passivité de la défense espagnole (81e). Mais Iago Aspas a finalement a vu son but en toute fin match être validé par l'assistance vidéo (90e»1).

La raison de ce faux-pas ? Une attaque assez imprécise mais surtout une charnière Ramos-Piqué trop maladroite. Premier signe annonciateur d'une soirée difficile pour les deux défenseurs, un tacle dangereux non sifflé de Piqué sur Boutaïb qui aurait pu valoir un carton rouge.

Isco encore décisif

De quoi rendre furieux le gros contingent de supporters marocains présents dans la Baltique, déjà chauffés à blanc par «l'injustice» arbitrale soulevée par le sélectionneur Hervé Renard contre le Portugal (défaite 1-0), qui ont scandé à plusieurs reprises «Fifa vaffanculo»...

Mais dans la foulée l'attaquant marocain a profité d'une mésentente incroyable entre Ramos et Iniesta au milieu de terrain pour aller défier David De Gea et inscrire le premier but du Maroc dans la compétition (14e).

Fautif sur l'action, le vétéran Iniesta s'est immédiatement fait pardonner en offrant le ballon de l'égalisation à Isco (19e). Son 10e but inscrit lors de ses 15 derniers matches avec l'Espagne.

Peut-être trop aveuglés par les arabesques de son génial milieu, Ramos et Piqué ont encore failli se faire surprendre sur une phase de jeu a priori sans danger. Pas assez attentifs sur la touche rapide de Ziyech, les deux défenseurs ont encore une fois laissé échapper Boutaïb, qui malgré son avance n'a pas réussi à tromper de nouveau De Gea (27e).

Réveillée par cette frayeur, la Roja a commencé à accélérer le significativement de rythme à partir de la demi-heure de jeu dans son style caractéristique de passes courtes rapides et de combinaisons sur les côtés. Dépassés par la vitesse des Espagnols, les Marocains ont même écopé de trois cartons jaunes en l'espace de trois minutes (29e, 31e, 31e).

La barre sauve l'Espagne

Juste avant la mi-temps, l'Espagne a failli voir ses efforts récompensés sur une nouvelle fulgurance d'Iniesta, mais Diego Costa, plutôt emprunté tout au long de la rencontre, n'a pas pu faire mieux qu'effleurer le ballon sur la passe en retrait (45e).

Bien décidés à réaliser un grand coup avant de «plier bagages», comme l'avait dit Renard la veille, les Lions de l'Atlas ont été à deux doigts de faire la décision au retour des vestiaires, à l'image du centre dangereux de Ziyech qu'a failli reprendre Boussoufa, parti dans le dos des défenseurs (49e).

Sur une frappe monumentale d'Amrabat, les dizaines de milliers de supporters marocains présents ont cru au but, mais la barre transversale a sauver De Gea, complètement battu (54e) !

Dans une fin de match irrespirable, Hervé Renard pensait avoir vu son coaching enfin être récompensé. Entré en jeu à la place de Boutaïb (72e), En-Nesyri pensait lui aussi être devenu le héros du Maroc en s'élevant plus haut que tout le monde sur corner (81e).

Mais un autre entrant, Iago Aspas, qui a vu au son égalisation à la dernière minute (90e»1) être refusée puis validée par l'assistance vidéo, a finalement sauvé l'Espagne d'un faux-pas fâcheux. Mais attention, contre le pays hôte, la moindre faute ne pardonnera pas.