Contrairement à ce que prétendait le journal allemand Der Spiegel, Wilson Raj Perumal, spécialisé dans le trucage des matchs, n'aurait pas prédit l'issue du duel entre le Cameroun et la Croatie, le 18 juin. Dans un communiqué émis hier, le Singapourien, qui purge une peine de prison, a nié avoir fourni la preuve d'une quelconque corruption.

«Ma discussion avec un journaliste de Der Spiegel, via Facebook, a eu lieu quelques jours après le match, soit le 21 juin, a-t-il écrit. [...] En aucun moment, je n'ai fait référence aux quatre buts encaissés ou au carton rouge reçu [par Alex Song]. Je n'ai jamais suggéré avoir les moyens de confirmer ce qui n'était qu'une hypothèse basée sur mon expérience dans le trucage de matchs.»

Dans la foulée des révélations de Der Spiegel, la Fédération camerounaise a ouvert une enquête pour faire la lumière sur les trois matchs des Lions indomptables au Brésil. Elle cible particulièrement la défaite contre les Croates, avec une expulsion en première mi-temps et une dispute entre Benoit Assou-Ekotto et Benjamin Moukandjo. «Les allégations de fraudes autour des trois matchs de groupe, surtout celui face à la Croatie, et la présence de sept pommes pourries dans l'équipe ne reflètent pas les valeurs de notre Fédération, avait indiqué la Fédération camerounaise. [...] Même si nous n'avons pas été contactée par la FIFA dans cette histoire, nous avons demandé à notre comité d'éthique d'enquêter sur ces allégations.»

Le Cameroun a terminé à la dernière place du groupe A avec trois défaites en autant de matchs et une différence de buts de - 8.

La FIFA a des doutes sur les accusations de trucage

Ralf Mutschke, directeur des questions de sécurité à la FIFA, a émis des doutes sur les accusations de trucage de matches visant le Cameroun durant le Mondial-2014 et a demandé au magazine Der Spiegel, à l'origine de ces allégations, de fournir ses preuves, a indiqué mercredi l'instance mondiale du foot.

M. Mutschke a émis des «doutes» sur les allégations du Spiegel et a demandé au magazine allemand de «fournir ses preuves», rappelant que la FIFA a «surveillé les matches» du Mondial et «n'a pas relevé d'indication» d'un trucage éventuel «sur le marché des paris» sportifs, selon les termes d'un communiqué lu par Delia Fischer, responsable de la communication de la FIFA, devant la presse à Rio.

M. Mutschke a rappelé les «médias à leurs responsabilités» dans ce texte.

Der Spiegel a utilisé l'expression «pommes pourries» dans son article pour évoquer un arrangement sur le résultat de Croatie-Cameroun (4-0) pour des paris truqués, ainsi que les mises sur une exclusion d'un joueur en première période. Le Camerounais Alex Song avait été exclu pour un coup de coude au Croate Mario Mandzukic.

Le Cameroun a perdu ses trois matches du Groupe A, contre le Mexique (1-0), la Croatie et le Brésil (4-1) et a été éliminé au premier tour.

La Fédération camerounaise de football (Fécafoot) avait annoncé lundi l'ouverture d'une enquête sur ces «allégations de fraude» de matches de son équipe au Mondial-2014.

L'ex-international camerounais Joseph Antoine Bell a estimé mardi auprès de l'AFP qu'il est «idiot» de soupçonner l'équipe camerounaise d'avoir fraudé pour perdre ses matches.

«Je ne crois pas qu'on soit tenté de corrompre une équipe qui va perdre», a-t-il souligné, mentionnant qu'il est «facile de tirer sur une ambulance», en référence à la piètre prestation du Cameroun qui a perdu ses trois matches de poule.

- Agence France-Presse