Contrairement aux autres stades de cette Coupe du monde, l'Arena Pernambuco a été érigé en pleine nature. Son éloignement de la ville de Recife n'est pas sans poser quelques problèmes.

Loin de la côte

Neuvième ville du Brésil avec 1,5 million d'habitants, Recife a connu un certain développement économique au cours des dernières années. Les projets résidentiels s'y développent à cadence accélérée, essentiellement le long de la côte, qui offre un panorama à couper le souffle. C'est pour tenter d'étaler ce boom à l'intérieur des terres que le site de São Lourenço da Mata a été choisi pour bâtir l'Arena Pernambuco.

La route vers le stade confirme d'ailleurs la différence de niveau de vie entre les deux villes. Loin de la verticalité architecturale de Recife, les résidences proches du stade montrent des façades délabrées et les routes ne sont pas toutes asphaltées. Outre le stade, les différentes phases de construction, étalées jusqu'en 2025, comprendront des logements et des bureaux.

Moins plaisant

Si 11 stades brésiliens se situent donc au coeur des villes, l'Arena Pernambuco a été construit à une vingtaine de kilomètres du coeur de Recife. Alors que les autres enceintes sont facilement accessibles en transport en commun ou à pied, le trajet vers São Lourenço da Mata peut rapidement mettre la patience à rude épreuve. Hier, il nous a fallu plus de 75 minutes pour arriver à destination, en raison d'une lourde circulation et de fortes précipitations de pluie.

Impassibles, les habitants de Recife déambulaient dans les rues même s'ils avaient de l'eau jusqu'en haut des chevilles. En dehors de la ville, certaines voies étaient carrément bloquées à la circulation par la police, en raison de l'accumulation d'eau. Plus proche du stade, l'un des fan fests où peuvent se réunir les partisans pendant toute la compétition ne se prêtait guère à la fête. Coincé au bord d'une autoroute, le lieu s'était transformé en un champ de boue.

Des expropriations

Pour atteindre l'Arena Pernambuco, il faut quitter la route principale et emprunter une route boisée où l'on ne serait pas surpris de croiser quelques animaux exotiques. Une vue du haut du stade confirme que le vert est la teinte prédominante, avec des arbres s'étendant à perte de vue. Dans ce cadre rural, la construction du stade et des infrastructures a tout de même entraîné l'expropriation de plus de 450 familles. Selon des données officielles, à peine 60 % d'entre elles auraient reçu des indemnisations.

Des expropriés se sont aussi plaints de la faible compensation reçue. La construction d'un viaduc a finalement entraîné la destruction de l'un des rares terrains sportifs du coin. Il a été reconstruit ailleurs, à l'initiative des résidants et d'une organisation non gouvernementale (ONG).

Pas d'équipe de première division

Ce ne sera pas un éléphant blanc de taille comparable à l'Arena da Amazônia, mais l'Arena Pernambuco ne sera pas plus le domicile d'une équipe de première division. Du moins, pas actuellement. Náutico, qui y a élu domicile en mai 2013, évolue en deuxième division et possède la mauvaise habitude de faire l'ascenseur entre Serie A et Serie B. L'autre grande équipe de la ville, le Sport Club do Recife, joue en plein centre-ville, au stade Ilha do Retiro. Les gestionnaires de l'Arena Pernambuco misent toutefois sur la tenue de concerts et autres événements. Pour l'heure, la complexité du transport et les travaux ne constituent pas vraiment des atouts en dépit de la beauté du stade.