Le milieu de l'AC Milan David Beckham retrouve mercredi, en 8e de finale retour de la Ligue des champions, son jardin d'Old Trafford et celui qu'il a décrit comme un «père» avec qui il entretient des relations complexes, l'entraîneur de Manchester United Alex Ferguson.

«Jouer contre United à Milan a été très émouvant, mais retourner à Old Trafford le sera encore plus», a jugé le milieu, auteur d'un match discret dans l'axe du milieu de terrain lors de la défaite à domicile de l'aller (2-3).

Plus que tous, Beckham a incarné la «classe 1992», celle des Paul Scholes, Ryan Giggs, Nicky Butt, des frères Neville, qui, issue du centre de formation, a ramené Manchester au sommet jusqu'à un triplé historique en 1999 (Ligue des Champions, championnat, Coupe).

Il a disputé 394 matches, marqué 85 buts depuis le premier, inscrit à Old Trafford contre Galatasaray en décembre 1994. Il a remporté six championnats, une Ligue des champions.

Les supporteurs ne l'ont pas oublié. Beckham, qui a reconnu qu'«accepter de ne plus jouer pour Manchester United avait été une des choses les plus difficiles à gérer dans sa carrière», garde une place particulière dans leur panthéon comme sont venus le rappeler leurs chants à sa gloire à San Siro.

Ferguson ne participe pas à l'enthousiasme ambiant, ce qu'il appelle en grommelant «le cirque médiatique David Beckham». S'il promet «un bon accueil» à son ancien protégé, il ajoute que ce sera celui que reçoivent «tous les anciens du club».

«Il était un garçon fantastique»

Ferguson n'a jamais été ébloui par le charisme du Golden Boy. «Il n'a jamais été un problème jusqu'à ce qu'il se marie» avec la chanteuse Victoria Adams en juillet 1999, juge Ferguson, qui prenait en 2007 des accents de père déçu par l'évolution de son rejeton: «Il était un garçon fantastique. Se marier avec ce monde du show-biz a été difficile. Sa vie n'a plus jamais été la même. Il est une telle célébrité... Le football n'est qu'une petite part de sa vie.»

Les rapports entre les deux hommes ont atteint le point de non retour en février 2003 quand Ferguson, furieux de sa performance contre Arsenal, jette dans le vestiaire une chaussure qui ouvre l'arcade sourcilière de Beckham.

Le joueur parade avec son pansement, les bookmakers ouvrent les paris pour savoir qui du «père» ou du «fils» quittera le domicile. Quelques mois plus tard, Beckham est transféré au Real Madrid.

Ce départ explique aussi la tiédeur persistante de Ferguson. Convaincu que son joueur est sur le déclin, Ferguson va être démenti. Beckham devient un joueur important des «Galacticos», marquant 14 buts lors de ses 16 premiers matchs.

Lors de son premier prêt à l'AC Milan par le Los Angeles Galaxy il y a un an, il effectue des prestations solides qui lui valent d'être rappelé par les Italiens cette saison et d'asseoir sa place de remplaçant de luxe en équipe d'Angleterre.

A bientôt 35 ans, Beckham, qui n'a plus joué à Old Trafford depuis son départ, aimerait montrer à son «père» qu'il a eu tort de l'évincer de sa maison.