Sur un terrain de soccer, Troy Perkins est un manuel depuis ses 14 ans, âge à partir duquel il a décidé de s'établir définitivement entre des cages de soccer. Comme bien des gardiens, l'Américain de 31 ans a un petit côté solitaire qui l'a poussé, dans ses expériences sportives, à choisir les postes de quart-arrière ou de receveur. «J'aime la pression et le fait que ce soit une position unique qui exige des caractéristiques particulières», énonce-t-il à propos de son rôle de dernier rempart.

Alors qu'il grandissait dans la banlieue de Columbus, dans l'Ohio, rien ne prédestinait Perkins à arrêter des ballons ronds. Il a d'abord jeté son dévolu sur le soccer en voyant son frère à l'oeuvre, au tournant des années 90. Et alors qu'aucune ligue professionnelle n'existait aux États-Unis, l'idée de gagner sa vie avec le soccer est apparue quatre ans plus tard, lorsqu'il assistait à quelques matchs du Mondial américain.

Après des années formatrices, dans des universités en Floride et en Indiana, il a reçu l'appel tant attendu, celui du DC United, en 2004. S'il n'a jamais été repêché, il a finalement gagné sa place au sein de l'équipe malgré un salaire plutôt faible. «À ma première année là-bas, je devais travailler dans un magasin de sport, car je ne gagnais pas suffisamment pour payer mon loyer. Lors des deux saisons et demie suivantes, j'ai été processeur de prêt hypothécaire. C'était quand même plaisant, car mes collègues se sont bien occupés de moi», affirme celui a été nommé gardien de l'année, il y a sept saisons.

Face à cette situation financière, l'offre du club norvégien de Vålerenga a été plus que bienvenue, en 2008. Après avoir convaincu DC United d'accepter le transfert, Perkins a mis le cap sur Oslo. L'aventure a duré deux ans, avant un retour à Washington pour des raisons familiales. «Personnellement, j'ai adoré l'expérience et l'environnement. À l'image de ce que nous avons à Montréal, nous appréciions ce cachet européen, la culture et le style de vie.»

Père d'un garçon de quatre ans, Perkins a été contraint de déménager sa famille à deux reprises depuis le début de la saison 2010. Après 18 mois à Portland, il a été acquis par l'Impact en échange de Donovan Ricketts. Une fois passé le choc initial, il s'est montré ravi de ce changement. Le club également... «C'était le jour et la nuit. Avec tout le respect que j'ai pour Ricketts, il ne cadrait pas dans le club, croit l'entraîneur actuel des gardiens Youssef Dahha. Contre Kansas City [samedi dernier], Perkins a, par exemple, touché 80% de ses ballons avec le pied. Cela veut dire que les autres ont confiance en lui, surtout qu'il gère bien sa défense en parlant beaucoup.»

S'il parle énormément sur un terrain, tout l'inverse se produit avant un match. Ainsi, les médias ne peuvent pas l'interviewer la veille d'un rendez-vous. De plus, il choisit soigneusement ses interlocuteurs jusqu'au coup d'envoi. Les chances sont très grandes que son téléphone cellulaire soit éteint, dès midi, s'il y a un match disputé le soir. «C'est une distraction. On ne souhaite pas parler à des gens qui ne sont véritablement pas là pour toi. Mais je parle quand même à ma femme et à mon fils qui, lors des jours de matchs, est tout excité et veut aller au stade», rassure-t-il.

Même si son concurrent chez l'Impact, Evan Bush - de cinq ans plus jeune - a clamé son désir de devenir le gardien titulaire en 2013, Perkins profite encore d'une longueur d'avance. «Entre un gardien qui a beaucoup joué et un autre qui a moins joué, il y a une énorme différence, souligne Dahha. Par contre, sur le plan du talent, je dirai que la différence n'est pas très grande. Les deux ont leurs qualités et leurs défauts.»

Il n'y a pas que sur un terrain que Troy Perkins utilise ses mains. Dans la plus pure tradition familiale, le gardien de l'Impact s'adonne aussi à la rénovation. «Mon grand-père et mon père gagnaient leur vie en construisant des maisons. J'ai moi-même rénové de fond en comble notre appartement à Oslo.»

Une fois la maison en état, Perkins a souvent utilisé la cuisine pour y préparer quelques bons repas. «Je suis un très bon cuisinier, mais pas un chef même si, parfois, je crée mes propres recettes.»

L'histoire ne dit pas s'il cuisine les jours de matchs...

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Apprenti-charpentier et cuisinier

Il n'y a pas que sur un terrain que Troy Perkins utilise ses mains. Dans la plus pure tradition familiale, le gardien de l'Impact s'adonne aussi à la rénovation. «Mon grand-père et mon père gagnaient leur vie en construisant des maisons. J'ai moi-même rénové de fond en comble notre appartement à Oslo.»

Une fois la maison en état, Perkins a souvent utilisé la cuisine pour y préparer quelques bons repas. «Je suis un très bon cuisinier, mais pas un chef même si, parfois, je crée mes propres recettes.»

L'histoire ne dit pas s'il cuisine les jours de matchs...

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«Pas sur la liste»

«Votre nom n'est pas sur la liste.» Au cours de sa carrière, combien de fois un journaliste entend-il cette phrase au moment de récupérer son accréditation? Trop souvent dans mon cas. Même si toutes les demandes ont été dûment formulées, il y a toujours un nom qui se perd dans la chaîne de communication. Et, à quelques minutes du premier match de la Classique Disney, samedi, c'est encore le mien qui s'est évaporé.

Un petit malaise s'installe alors autour de la table des accréditations. Après avoir pris contact avec ses supérieurs, la représentante se met en mode questions et s'enquiert de ma provenance. Et lorsque «Montréal» fuse de mon côté, Daisy souhaite immédiatement connaître la température actuelle au Québec. C'est déjà la troisième en quelques jours...

La discussion vire ensuite sur le football avant que la situation ne se règle. Heureusement! Ma connaissance de la NFL n'est pas encyclopédique. Sur les accréditations manquantes, par contre...