Ali Gerba a beau avoir le crâne rasé, il est passé à un cheveu de mettre l'Impact en finale du Championnat canadien Nutrilite lorsque son tir de la tête a heurté le poteau à l'ultime minute des prolongations face à Vancouver, mercredi.

L'Impact, qui tirait de l'arrière 0-1 après le match aller, a livré une performance courageuse. À l'image de Gerba, Montréal était plus effacé que son adversaire pendant de longs pans de la rencontre, mais le onze montréalais a tenu le fort avec vaillance. Certes, après le penalty brillamment converti par Gerba à la 83e minute, la suite des échanges a été à l'avantage des Whitecaps, qui ont obtenu plus de tirs au but que l'Impact. Les occasions montréalaises étaient toutefois réelles. À deux reprises, ce sont les poteaux de Jay Nolly qui ont empêché Montréal de marquer le but de la qualification.

Première victoire

Malgré l'élimination de l'Impact en prolongation, le pointage au terme des 90 minutes de temps régulier permettait à Montréal d'obtenir sa première victoire officielle face à une équipe de la MLS. Bien qu'on ait constaté une différence au niveau de la capacité des deux clubs à générer de l'attaque, l'équipe de Marc Dos Santos n'a jamais été déclassée. Le jeu déployé lors du match retour était même souvent supérieur à ce qu'on avait vu depuis le début de saison en NASL.

Cette performance augmente les attentes par rapport à l'Impact dans un championnat sur lequel il faudra dorénavant se concentrer. La défense centrale s'est montrée plus solide avec le bon rendement de Hatchi et Pizzolitto. Devant, Gerba et Le Gall démontrent une belle entente. Il reste à instaurer plus de créativité au milieu de terrain, surtout dans l'axe. Même si Kreamalmeyer et Di Lorenzo apportent du danger sur les flancs, il est rare que l'Impact arrive à inquiéter ses adversaires lors d'une attaque par le centre.

De plus, le ballon ne circule pas toujours aussi bien qu'il le devrait entre les joueurs montréalais et l'animation offensive en souffre. On se rabat un peu trop souvent sur le jeu long, en commençant par le gardien Gaudette, qui cherche rarement ses arrières pour relancer le jeu depuis sa zone. L'Impact compte pourtant sur des joueurs capables de bien conserver le ballon plutôt que d'en faire cadeau à l'adversaire.

Trouver le bon rythme

Au-delà des résultats, les derniers matchs disputés à Vancouver et Edmonton (victoire 5-0) sauront donner à l'Impact plus de confiance pour affronter le reste de la saison. Le phénomène est encore épisodique, mais lorsque le club montréalais prend un rythme en possession du ballon, il devient menaçant pour l'autre équipe.

Il suffirait parfois d'une ou deux passes rapides pour que les joueurs prennent un temps d'avance sur l'adversaire et se mettent dans le bon état d'esprit pour attaquer. En contrepartie, c'est en jouant de manière trop précipitée vers l'avant qu'on gaspille des occasions de construire une attaque cohérente et dangereuse.

L'Impact a peut-être trouvé dans l'Ouest canadien les premières mesures d'une cadence qui lui convient pour dominer ses adversaires. Il reste à prendre le rythme et à le conserver d'ici la fin de l'année.

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