Il n'y avait pas de champagne qui attendait l'Impact dans le vestiaire après sa conquête de la coupe de la USL.

«Je suis trop superstitieux. J'avais peur d'en acheter avant la victoire», a avoué Joey Saputo dans le vestiaire, tout sourire, en regardant ses protégés. Devant lui, Mauro Biello, David Testo, Rocco Placentino et le reste de l'équipe déballaient les trois caisses de 12 de Carlsberg en dansant en rond et en hurlant un chant des Ultras. Une toile en plastique protégeait le vestiaire des averses de bière pendant le plancher se gommait.

«Après tous les moments difficiles de la saison, ce championnat-là est beaucoup plus satisfaisant (que ceux de 1994 et en 2004), a lancé le capitaine Mauro Biello avec ce qu'il lui restait de voix. (...) Ça finirait bien ma carrière, mais je vais décider plus tard (si je me retire). Là, je fête.»

Pas trop loin de là, Roberto Brown parlait au cellulaire à sa femme enceinte. Matt Jordan, lui, avait presque déjà perdu la voix. Après avoir si souvent crié sa frustration sur le terrain durant l'été, il criait enfin sa joie. «Je joue au soccer depuis très, très longtemps, et j'ai jamais vécu une saison aussi rocambolesque. Il faut donner le crédit à Marc Dos Santos qui a uni l'équipe. Il n'y avait pas de vedettes ou de grosses têtes. On jouait ensemble, et on vient de gagner ensemble.»

Le président de l'équipe avoue lui-même qu'il avait presque perdu espoir dans la saison. «Après le désastre au Mexique et toutes les montagnes russes, à un certain moment, on se demandait même si on ferait les éliminatoires. J'avais presque perdu confiance en notre équipe. Je voulais faire des changements. Mais (le directeur technique) Nick de Santis me disait: on va aller loin avec cette équipe. Je suis content de l'avoir écouté», avouait Joey Saputo avant d'être enterré par ses joueurs qui renversaient un bassin d'eau sur la tête de Dos Santos.

Artisan incontournable cette saison abracadabrante, l'entraîneur-chef s'en remettait à une force supérieure. «Je remercie Dieu. Il m'a tout le temps gardé calme et cohérent. Il m'a aidé à continuer de croire en l'équipe que j'avais. Malgré les critiques du début de la saison, je suis resté pareil à moi-même, et maintenant, on a «champions» écrit sur notre chandail. (...) Je pense que pour l'histoire de l'Impact et pour moi personnellement, ça pourrait faire un film de Walt Disney. C'est incroyable. Incroyable.»