La dernière fois que l'Impact a joué devant ses partisans, c'était au Stade olympique, devant 55 000 personnes pour le quart-de-finale de la Ligue des champions de la CONCACAF. Aujourd'hui, l'équipe revient dans sa demeure, le stade Saputo, mais dans une situation bien différente: avec une triste fiche de 0-2-1, à l'avant-dernière place de la USL-1. La Presse a fait le point sur ce début de saison laborieux avec l'entraîneur-chef John Limniatis et le directeur technique Nick de Santis.

Q Que s'est-il passé depuis ce fameux match du 25 février au Stade olympique?

R Nick de Santis- Le premier match de la saison est toujours difficile, c'est normal que le rythme ne soit pas aussi élevé qu'en milieu de saison. À Porto Rico, on méritait un point. L'équipe a montré son intensité et sa volonté.

 

Q L'équipe a aussi perdu à Miami, contre une équipe qui avait commencé son camp d'entraînement deux semaines auparavant...

R (N.S.) On ne s'est pas présenté avec la bonne attitude. On pensait que l'équipe ne serait pas prête à 100% et on en a payé le prix.

R John Limniatis- C'est vrai que théoriquement, le match contre Miami devait être le plus facile. Nos joueurs n'ont pas eu autant d'enthousiasme et d'intensité que nos adversaires. Les Blues n'avaient rien à perdre. La pression n'était pas la même pour eux.

Q L'équipe amorce sa saison après un long camp d'entraînement et plusieurs matchs préparatoires. L'intensité et la forme devraient être au mieux, non?

R (JL) Nous avons connu une bonne préparation, mais ça ne paraît pas toujours tout de suite. Les bénéfices pourraient apparaître plus tard. Sur le plan physique, toutefois, il n'y a aucune question à poser: on devrait être les meilleurs. Mais ça ne suffit pas. Il faut bien jouer.

Q Après avoir disputé les éliminatoires de la CONCACAF, la motivation des joueurs a-t-elle chuté d'un cran? La défaite encaissée à Torreon aurait-elle laissé des traces?

R (NS) Non, la motivation est la même et les joueurs ont eu assez de temps pour se remettre de la défaite. Il suffit d'aller chercher une victoire pour gagner en confiance.

R (JL) De toute façon, c'est un match dont les joueurs vont se souvenir jusqu'à l'âge de 90 ans...

Q Comment expliquer alors le lent début de saison de l'équipe?

R (NS) Les autres équipes se disent: sur papier on est moins forts. Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour se donner une chance de l'emporter? C'est à nous d'être prêts à réagir.

Q Faut-il comprendre que l'Impact fait figure de favorite dans la USL-1?

R (NS) Oui, et c'est normal avec le succès que l'équipe a connu dans le passé. C'est vrai aussi pour Porto Rico et Vancouver. Les autres équipes veulent battre l'Impact. Il faut qu'on le réalise. Aujourd'hui, la pression est sur nous. Les Rhinos de Rochester vont vouloir nous battre, nous frustrer: ils ont sept points à leur fiche. On en a un...

Q La USL-1 a perdu les Sounders de Seattle. Les Whitecaps de Vancouver et les Timbers de Portland ont aussi leur laissez-passer pour la MLS. La USL est-elle affaiblie par ces départs?

R (NS) La USL souffre d'un problème de perception, car il y a des équipes de très bon niveau. Certaines équipes partent, d'autres arrivent...

Q Une équipe d'expansion, comme les City Stars de Cleveland, peut-elle avoir la même valeur qu'une équipe établie depuis longtemps?

R (NS) Peut-être pas, mais il y a des équipes, comme Porto Rico, qui prennent de l'expérience...

Q L'an dernier, l'équipe a connu beaucoup de succès en championnat canadien et moins dans le championnat de la USL. Faut-il comprendre que pour les joueurs, la motivation est plus grande dans la Ligue des champions?

R (JL) Les deux championnats sont aussi importants l'un que l'autre. Sauf que la CONCACAF est plus internationale. Le niveau est meilleur. Et quand on gagne, ça dépasse les frontières canadiennes.

Q En 2008, certaines équipes ont pris le championnat canadien à la légère. Vous attendez-vous à une opposition plus féroce cette année?

R (JL) Toronto FC a utilisé ça comme excuse, en disant qu'il n'avait pas pris le championnat au sérieux. Que l'équipe avait envoyé son équipe B sur le terrain... Cette année, ils veulent mettre le paquet. On les a vus jouer contre Vancouver cette semaine. Oui, ils sont bons, oui, ils sont favoris. Mais on peut les battre.

Q Vous êtes allés chercher plusieurs joueurs pendant l'intersaison, dont Sebrango et Zanzan. Pourrait-on voir de nouveaux visages sous peu avec l'équipe?

R (NS) Pour l'instant, non. La fenêtre pour les mises sous contrat est fermée jusqu'au 15 juillet. De toute façon, il faut se donner quelques mois pour bien évaluer nos joueurs.