Même si tout n'a pas été parfait, la victoire de l'équipe de France, mardi en Bosnie (2-0), donne enfin des raisons d'espérer, pour le mental des joueurs, leur jeu, sans oublier la faculté d'adaptation du sélectionneur Laurent Blanc face à un adversaire ou l'imprévu.

Mental

La défaite contre le Bélarus vendredi au Stade de France (1-0) en qualifications de l'Euro-2012 avait fait craindre le pire. C'était le deuxième revers des nouveaux Bleus de Laurent Blanc en deux matches (après l'amical perdu en Norvège, 2-1). Les velléités de jeu offensif se brisaient sur un triste constat: les attaquants ne marquaient pas, l'adversaire prenait confiance et la défense cédait.

Les Français allaient-ils être touchés dans leur moral? Non, en Bosnie, dans un petit stade désuet propice au match piège, les Français ont abordé comme il fallait les duels et, lucidement, pris la mesure d'un adversaire beaucoup moins redoutable que prévu (57e mondial).

Les Bleus ont pris le jeu à leur compte, alors que le plan initial était de résister et de jouer le contre. Cette fois, la persévérance a gagné et les Bosniaques de Pjanic et Spahic ont craqué dans le dernier quart d'heure. Les Français n'ont jamais baissé les bras. Encourageant.

Jeu

Sous l'ère de Raymond Domenech, l'ex-sélectionneur, il a longtemps été reproché aux milieux défensifs de ne pas se projeter vers l'avant. Blanc semble avoir fait les bons choix en la matière.

Il y a d'abord la trouvaille Yann Mvila, jeune joueur de 20 ans du Stade Rennais au physique impressionnant et à la bonne lecture du jeu. Et il y a Abou Diaby, qui n'est plus seulement récupérateur mais joue véritablement comme un meneur. Ces deux joueurs ont été précieux mardi à Sarajevo dans la relance.

Adil Rami, solide en charnière, a également soigné ses interventions, avec d'avantage de lancements que de dégagements. Et Mathieu Valbuena, puis surtout Karim Benzema, auteur du premier but, ont dévoré les espaces.

Tactique

Blanc a prouvé qu'il avait plus d'un tour tactique dans son sac. Loin des entêtements reprochés à Domenech, l'ancien entraîneur de Bordeaux a varié ses plans. Son 4-4-2 n'a pas marché contre le Bélarus et les blessures se sont abattues sur ces attaquants (Hoarau, Saha, Rémy)? Qu'à cela ne tienne.

En Bosnie, Blanc a densifié son milieu avec trois récupérateurs dans un 4-3-3 qui s'est révélé efficace. Blanc aura ainsi réussi la gageure de jouer sans meneur pour le début des qualifications en l'absence de Yoann Gourcuff, suspendu après son exclusion lors du dernier match du Mondial, de Ribéry, suspendu en tant qu'un des meneurs de la grève de l'entraînement à Knysna, et de Samir Nasri, blessé.

La victoire en Bosnie permet à Laurent Blanc de gagner un peu de temps et de sérénité, denrées rares dans la carrière d'un sélectionneur.