Des Super Clasicos, en veux-tu, en v'là! À l'issue des quarts de finale de la Ligue des Champions, le Real Madrid et le FC Barcelone vont s'affronter pas moins de quatre fois au cours des trois prochaines semaines.

Si on pense que le CH occupe une place démesurée de l'espace médiatique chez nous, je n'étonnerai probablement personne en disant que le phénomène est sensiblement le même en Espagne, voire qu'il y est décuplé lorsque Madrid et Barcelone se rencontrent.

C'est peut-être la fièvre des séries à Montréal, mais il n'y a pas que la population québécoise qui est menacée par les virus qui affligent les amateurs de sport par les temps qui courent.

Après le match de championnat espagnol de samedi et la finale de Copa del Rey de mercredi prochain, Barça et Madrid se retrouveront donc aussi pour l'aller et le retour de la demi-finale de Ligue des Champions. Chaque match s'avérant déterminant pour la conquête de trophée cette saison, le risque demeure faible qu'on soit blasé des matchs entre les géants de la Liga d'ici à la fin de la série... Ai-je bien dit série? Quand on parle de fièvre!

À qui l'avantage?

À qui donner l'avantage pour cette demi-finale? Le Barça s'est montré le plus fort depuis le début de la saison, mais on peut se demander s'il a les réserves pour maintenir le rythme jusqu'au fil d'arrivée. Je sens la ligne arrière fragile sans le capitaine Carles Puyol, toujours blessé. En l'absence de «Puyi», ce sont les milieux de terrain Sergi Busquets et Javier Mascherano qui ont tour à tour occupé le poste d'arrière central sans y paraître particulièrement à l'aise. Face au Shakhtar Donetsk, les Blaugranas se sont tirés d'affaire, mais il faudra être plus convaincant pour neutraliser les prolifiques attaquants de Madrid.

Du côté de la motivation, le Real a une dette envers son rival après la raclée encaissée à Barcelone (5-0) plus tôt cette année. On carbure surtout à l'orgueil lors des Clasicos et les blessures du dernier duel guériraient mieux avec quelques victoires madrilènes dans ces quatre matchs.

Il ne faut pas oublier que l'entraîneur de Madrid, Jose Mourinho, est réputé pour son talent de motivateur. Il semble toujours trouver le moyen d'obtenir le meilleur de ses joueurs lorsque la pression est élevée et que le défi est grand. Il avait d'ailleurs éliminé le Barça à la même phase de la Ligue des Champions l'an dernier lorsqu'il dirigeait l'Inter de Milan.

Duel entre Messi et Ronaldo

Enfin, il faudra avoir à l'oeil le duel entre Lionel Messi, 48 buts en 46 matchs cette saison, et Cristiano Ronaldo, auteur de 41 buts. Les deux joueurs sont aussi d'excellents fabricants de jeu et ils ont prouvé qu'ils savaient tirer profit de leurs habiletés individuelles pour le bien de l'équipe.

Qui gagnera? Eh bien, je ne suis pas devin mais je ne cacherai pas mon parti pris pour les Catalans. J'admire le style de jeu en «possession positive» du Barça par opposition à l'animation plus réaliste du Real. Barcelone conserve le ballon pour contrôler le rythme des matchs tandis que Madrid serre les lignes et joue davantage sur les contre-attaques rapides lorsqu'il le récupère. Si on se base sur ce que l'Inter avait fait l'an dernier, Madrid cherchera à ralentir et stériliser le Barça lors de cette demi-finale, ce qui pourrait nuire au spectacle.

Je me souviens encore de la précision avec laquelle Barcelone avait dépecé la défense madrilène en novembre dernier au Camp Nou. Tel un artiste, la performance de Messi ce jour-là relevait du chef-d'oeuvre. Et le fan que je suis... ne peut que demander un rappel.