Montréal s’apprêtait à jouer le coup parfait. À faire tomber les meneurs du championnat. Mais sur l’avant-dernière action du match, l’exploit a laissé place à un refrain un peu trop connu.

À la 95minute, le gardien Jonathan Sirois s’est projeté malhabilement sur Dominique Badji dans la surface. Le penalty offert au FC Cincinnati a été clair, sans équivoque. Les visiteurs ont égalé la marque à 1-1, gracieuseté de Luciano Acosta, sur l’avant-dernière action du match.

Montréal laisse ainsi filer deux autres points importants dans sa course aux éliminatoires, comme ç’a été le cas samedi dernier face à un Fire très faible.

« Ça me brise le cœur de voir que les gars ont tout donné jusqu’à la fin sans en être récompensés », s’est désolé Hernán Losada en conférence de presse, après la rencontre.

Il est vrai que Montréal a joué un match rigoureux, solide, devant la meilleure équipe de la ligue. Particulièrement défensivement, avec un Sirois autrement maître de sa zone, et avec un trio Waterman-Campbell-Corbo étanche et en confiance.

Leurs performances, jumelées à un coup de baguette magique de la part de Kwadwo Opoku à la 53e pour ouvrir la marque d’une longue frappe, ont permis à Montréal d’espérer. De rendre ce match accessible.

« Pourquoi tu dis que ce match était accessible ? », demande Losada au représentant de La Presse.

Parce que vous meniez jusqu’à la 95minute.

Oui, OK, mais quand tu joues contre le premier, ce n’est pas [un match] accessible. Oui, évidemment, si tu prends le but dans la dernière minute, il y a un sentiment que le match était fini. Mais ce n’était pas fini. Tu joues les matchs jusqu’à la fin.

Hernán Losada, entraîneur-chef du CF Montréal

« Quand tu joues contre la meilleure équipe de la ligue, ce genre de chose peut arriver, ajoutera-t-il plus tard. Nous avons été concentrés jusqu’à la toute fin, mais on n’a pas récolté le fruit de nos efforts. »

Sirois, « le joueur le plus utile »

Le technicien ne semble d’ailleurs pas d’accord avec la décision de l’arbitre d’accorder le tir de pénalité à Cincinnati. « Pour lui, il n’y avait pas de doute que c’était dans la boîte, et pas à côté de la boîte. »

La séquence a eu lieu ainsi : un long ballon lobé descend jusque dans la surface montréalaise. Badji saute pour le contrôler de la poitrine. Sirois s’amène derrière lui en sautant à son tour, le contact est fort, au-dessus de la ligne. Clairement à l’intérieur de la surface, selon l’officiel. Pas si clairement, selon Losada.

Qu’importe. « Oui, c’était risqué, concède l’entraîneur. Mais à ce moment-là, il a pris cette décision, et on est 100 % derrière la décision de Jo. Il a sauvé et nous a donné beaucoup de points avec ses performances. Il a battu le record de jeux blancs cette année, donc si on commence à donner des critiques à notre numéro un, ça serait très mauvais de ma part. »

Même son de cloche de la part de Joel Waterman.

« À la fin du match, je lui ai dit qu’il était notre joueur le plus utile cette saison, révèle le défenseur canadien. Ça n’a pas changé ce soir. On le soutient de tout notre cœur, parce qu’on sait qu’il va nous aider à nouveau au cours des cinq prochains matchs. »

Sans Opoku, rien du tout

Le personnel du CF Montréal tient à retenir le positif de ce match nul arraché aux meneurs du championnat. Reste que sans un éclair de génie d’Opoku, l’équipe n’allait pas bien loin offensivement, mercredi soir.

À la 53e, Opoku s’est porté vers l’avant, dans l’axe. Il s’est défait d’un premier défenseur. Il a placé le ballon vers son pied gauche. Puis il a frappé, à quelques mètres de la surface de réparation. Le cuir a fait son chemin jusqu’au coin gauche du filet de Roman Celentano, et l’a battu, tout juste.

Cette décision venait après un début de match terne et frustrant de part et d’autre. Ça prenait cette poussée pour finalement ouvrir le jeu. Et c’est ce qui s’est produit.

« J’essaie d’aider l’équipe du mieux que je peux, a souligné le Ghanéen, tout sourire après le match. Je peux prendre l’initiative et lui venir en aide de cette façon. Avec la grâce de Dieu, j’ai frappé le ballon jusque dans le but. »

Hernán Losada a laissé glisser qu’un virus avait circulé au sein de l’équipe cette semaine. Zachary Brault-Guillard n’était pas de la formation du tout, après avoir pourtant bien paru samedi dernier. C’est un enjeu supplémentaire que doit gérer le CFM, lui qui jouera son troisième match en une semaine samedi soir, à Atlanta.

EN HAUSSE

Kwadwo Opoku

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Kwadwo Opoku

Il n’a pas été parfait, aucun de ses comparses en attaque ne l’a été, mais son engagement offensif en fait l’élément le plus électrisant du CF Montréal par les temps qui courent.

EN BAISSE

Mason Toye

Si la première mi-temps a eu l’effet d’un somnifère, elle aura au moins permis de confirmer le constat que Mason Toye n’est toujours pas la solution offensive recherchée par le CFM. Il s’est fait invisible lors de ses premières minutes de jeu depuis le 22 juillet, en Coupe des ligues.