Vétérane de quatre Coupes du monde en tant que joueuse, Diana Matheson connaît la plateforme que présente la vitrine du soccer féminin.

Matheson espère que l’attention portée au tournoi de 2023 aidera à lancer la ligue professionnelle canadienne de soccer féminin que son groupe, Project 8, met sur pied, avec un coup d’envoi prévu pour 2025.

« Pour nous, c’est une grosse partie de l’équation simplement en matière de sensibilisation au soccer féminin, à la croissance du soccer professionnel féminin et à ce que nous faisons, a dit Matheson, à propos du tournoi de 32 pays, qui se déroule du 20 juillet au 20 août dans neuf villes hôtesses en Australie et en Nouvelle-Zélande.

« Nous tenterons donc d’être visibles pendant la Coupe du monde féminine de soccer pendant que cette attention supplémentaire y est dirigée. Chaque fois que nous avons pu faire une grande annonce, nous avons eu des retours de très bonne qualité. La Coupe du monde féminine est une autre plateforme où davantage de regards seront tournés vers le soccer féminin, et c’est toujours bon pour nous. »

En avril, l’AFC Toronto City est devenue la troisième équipe fondatrice de la nouvelle ligue, rejoignant les Whitecaps de Vancouver et les Foothills de Calgary. Le plan de Matheson est de lancer une ligue en 2025 avec huit équipes réparties en deux associations.

Les partenaires déjà à bord sont Air Canada, Canadian Tire, CIBC et DoorDash Canada. Project 8 a déjà reçu la reconnaissance officielle de ligue de la part de Soccer Canada.

Il suffit de se tourner vers les États-Unis pour voir l’importance d’une ligue professionnelle nationale : 22 des 23 joueuses de la formation américaine pour la Coupe du monde jouent au niveau national dans la Ligue nationale féminine de soccer (NWSL). Lindsey Horan, qui joue avec le champion français Olympique lyonnais, est la seule exception.

« Je pense que ça témoigne de la croissance de la NWSL, en particulier au cours des 18 à 24 derniers mois », a souligné Matheson, qui a porté les couleurs de quatre équipes de la NWSL pendant sa carrière.

Matheson souligne la convention collective des joueuses, qui a amélioré les normes de la ligue américaine, ainsi que l’entrée d’équipes dirigées par des femmes comme l’Angel City FC, établie à Los Angeles.

Neuf des 12 clubs de la NWSL sont représentés au sein de l’équipe des États-Unis.

En revanche, 13 des 23 Canadiennes à la Coupe du monde jouent en Europe, dont 9 en Angleterre. La capitaine Christine Sinclair, qui occupe le même rôle avec les Thorns de Portland, est une des huit joueuses de la NWSL. Les deux autres joueuses évoluent pour une université américaine.

« C’est le cas depuis de nombreuses Coupes du monde maintenant. Quand vous parcourez la liste des joueuses et que vous voyez pour quel club elles jouent, c’est vraiment seulement au sein de l’équipe canadienne que la majorité d’entre elles ne jouent pas dans leur pays », a noté Matheson.

J’espère que nous voyons ça pour la dernière fois à la Coupe du monde. C’est absolument notre objectif. Je pense que nous pouvons fournir un endroit où jouer à une bonne partie de l’équipe nationale et aux nombreuses autres Canadiennes qui jouent à l’étranger ou qui ne sont pas encore professionnelles.

Diana Matheson

Matheson a récemment obtenu sa maîtrise en administration des affaires de la Smith School of Business de l’Université Queen’s. Elle a également terminé sa maîtrise exécutive pour les joueurs internationaux de l’UEFA, un programme de 20 mois conçu pour doter les meilleurs joueurs internationaux des outils nécessaires pour transférer leurs forces de jeu en compétences de gestion efficaces en dehors du terrain.

Les frais pour l’obtention d’une équipe de la nouvelle ligue féminine sont établis à 1 million avec un besoin estimé de 8 à 10 millions en capital total investi au cours des cinq premières saisons, en plus des dépenses nécessaires en infrastructure. Les propriétaires achètent une partie de la ligue ainsi que leur propre équipe.

Project 8 Sports Inc. a été fondé par Matheson et Thomas Gilbert.

La brillante carrière de joueuse de Matheson comprend le but dans les arrêts de jeu qui a valu au Canada une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Elle a participé à 206 matchs pour le Canada, dont 193 départs, de 2003 à 2020.