Même si c’est parfois gênant, il faut parler de l’éléphant dans la pièce. Le problème, c’est qu’il y a plusieurs éléphants au CF Montréal et ils ne sont jamais dans la pièce où on retrouve des micros.

La liste des sujets qui pouvaient être abordés mercredi après la séance d’entraînement du CF Montréal était bien garnie : Kei Kamara a pris part à son premier entraînement complet devant les médias, Kamal Miller pouvait revenir sur sa participation à la Coupe du monde et le possible départ de Joaquín Torres semble se concrétiser.

C’est toutefois Samuel Piette, aussi jovial qu’à son habitude, et Nathan Saliba qui ont été les agneaux sacrifiés. Pourtant, le matin même, on prévoyait rendre Miller disponible. Cependant, au terme d’une séance d’entraînement éreintante de deux heures et demie, le défenseur central canadien devait aller « au physiothérapeute », selon le club. Il était donc indisponible.

Concernant Kamara, on a fait savoir que ce ne serait pas possible de lui parler mercredi. Rappelons que l’entraîneur-chef du CFM, Hernán Losada, s’était dit « déçu » quand son attaquant de pointe avait fait faux bond pour l’entraînement de lundi. Kamara a également raté près de deux semaines du camp d’entraînement après avoir fait une requête pour être échangé sur Twitter. Il n’a pas fait de commentaires depuis.

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Le nouvel entraîneur-chef du CF Montréal, Hernán Losada, lors de l’entraînement du 9 janvier 2023

Et il était difficile de discuter avec Torres, puisqu’il n’était pas présent. Si l’annonce de la transaction qui l’envoie chez l’Union de Philadelphie par l’informateur de la MLS Tom Bogert n’est pas suffisante, Torres a publié une vidéo de la ville de Montréal sur Instagram accompagnée d’un message disant : « merci ».

C’est donc Piette qui s’est retrouvé à commenter l’actualité bien malgré lui, et ce, dans une position inconfortable. Si bien qu’aucune question ne lui a été posée lors des 10 premières secondes de sa mêlée de presse.

Lorsqu’un confrère lui a demandé de commenter le transfert imminent de Torres, Piette a fait contraste avec le sempiternel mystère planant au-dessus de l’équipe.

Il a fait de bonnes choses pour le club. Je ne sais pas si l’équipe a fait l’annonce ou pas, mais peu importe. Nous le savons tous que ça s’en vient.

Samuel Piette

Bon. C’est dit.

Piette a ensuite bravé une autre tempête. L’une des trames narratives qui seront à suivre lors de la saison est la réputation de Losada, qu’on dit intransigeant sur le plan de la forme physique.

« C’est très intense. On travaille peut-être plus sans le ballon qu’on ne le faisait avec Wilfried [Nancy]. Mais l’intensité demeure la même et personnellement, je ne vois pas trop de différence entre les deux entraîneurs », a-t-il noté d’emblée.

Piette a ensuite lancé une petite flèche vers les joueurs qui portaient les couleurs de D.C. United sous le régime de Losada.

Il [Losada] a vu à quel point notre groupe est professionnel et sérieux. Peut-être que l’approche qu’il avait à D.C. United, il n’a pas besoin de l’avoir ici, car c’est naturel pour nous. Ce n’est pas quelque chose de lourd pour nous et je n’ai pas entendu de discussions entre le coach et un joueur à ce sujet.

Samuel Piette

Les joueurs n’ont pas été ménagés physiquement au cours des derniers jours, mais Losada est prêt à souffrir avec ses troupiers. Après avoir pris part à la course – « la partie la moins agréable » – avec le groupe mardi, le pilote argentin s’est joint à un match simulé à sept contre sept. Des actions qui ont des vertus, selon Piette.

« Il veut nous motiver. Il veut montrer que nous sommes tous dans le même bateau. Il a été un joueur, donc il sait ce que c’est. […] Je trouve aussi qu’en participant aux exercices, il voit certains détails et pourquoi certains joueurs agissent d’une certaine façon. Moi, je trouve que c’est une bonne chose », a analysé Piette.

L’équipe poursuivra son camp d’entraînement à Montréal jusqu’au 4 février. Elle s’envolera ensuite pour la Floride pour la seconde partie de son camp et disputera quatre matchs préparatoires dans cette portion.

Saliba veut tenter sa chance

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Nathan Saliba

Nathan Saliba discutait pour la première fois avec les médias montréalais. Il a néanmoins affiché ses couleurs pour la prochaine campagne. Il va tout faire pour gagner des minutes.

Le milieu de terrain relayeur, qui n’a pas de garantie pour le nombre de minutes qu’il jouera cette saison, n’a même pas discuté d’un prêt dans la Première Ligue canadienne. Il se voit se faire une place dès cette saison. « D’après moi, j’ai les qualités nécessaires pour faire le groupe », a-t-il lancé.

Il espère pouvoir émuler les succès de son bon ami Ismaël Koné, avec qui il a gardé contact. « Ce sont des histoires qui vont rêver. »