Même si les portes du monde entier se sont ouvertes à elle, Gabrielle Carle revient à la maison, en quelque sorte. Elle le fait d’ailleurs par la grande porte, en décidant de poursuivre sa carrière dans la capitale américaine.

Carle a dû retoucher son curriculum vitæ dans la dernière année et demie dans le but d’y ajouter quelques lignes.

Elle a reçu son diplôme de l’Université Florida State, où elle a porté les couleurs des Seminoles pendant cinq ans, elle a remporté l’or olympique avec l’équipe canadienne à l’été 2021, elle a entamé sa carrière professionnelle en première division suédoise avec le club de Kristianstads DFF et voilà que lundi, elle a annoncé s’être entendue avec le Spirit de Washington, dans la National Women’s Soccer League (NWSL).

La Presse l’a jointe chez elle, au lendemain de l’annonce. Jamais en quête d’attention, elle était soulagée que cette journée d’annonce et de rencontres médiatiques soit derrière elle. « Je ne m’attendais pas à ce que ce soit une aussi grosse journée, donc je suis contente que ce soit fait. » Après tout, ça faisait environ deux mois que Carle savait qu’elle reviendrait en Amérique.

Une décision réfléchie

Carle reconnaît qu’elle avait plusieurs offres sur la table. Ce qui l’a fait pencher en faveur de Washington est la présence de Mark Krikorian. Ce dernier a été son entraîneur dans les rangs universitaires et il occupe désormais les fonctions de président et directeur général du Spirit.

« Je m’en vais dans un environnement qui sera familier et dans lequel je sais que je pourrai m’améliorer », explique la joueuse de 24 ans. Elle croit que cette avenue pourra l’aider à faire évoluer sa carrière.

Si le rêve de la majorité des joueuses de soccer est de briller de l’autre côté de l’Atlantique, Carle insiste sur le fait qu’elle n’a pas été prise dans un dilemme entre choisir l’Amérique ou l’Europe. Ultimement, l’endroit avait peu d’importance. Elle voulait seulement trouver une destination qui répondait à ses critères.

C’était vraiment de choisir ce qui était le mieux pour moi à ce point-ci de ma carrière.

Gabrielle Carle

Elle indique aussi que le calibre de jeu et les joueuses contre qui elle se mesurera ont pesé dans la balance. « Pour moi, les meilleures joueuses sont en NWSL. Il y a des joueuses incroyables de renommée mondiale et je pourrai me mesurer à elles en match, mais aussi à l’entraînement. Ça peut juste être positif pour moi. »

Carle décrit le jeu de la NWSL comme étant « plus direct » et « un petit peu plus physique », et la défenseure pense pouvoir bien se mouler à ce style de jeu.

La parenthèse suédoise

La joueuse native de Québec a passé sa première année professionnelle en Suède, dans la ville de Kristianstad, dans le sud du pays, non loin de Malmö.

PHOTO FOURNIE PAR ISSA SJOSTEDT

Gabrielle Carle avec le Kristianstads DFF, en première division suédoise

Carle a appris à y vivre différemment. « Le rythme de vie là-bas est un peu plus calme et je pense que ça m’a fait beaucoup de bien de ralentir un peu après avoir passé cinq ans à l’université à jouer au soccer sans relâche. »

Elle affirme avoir passé « une très belle année », surtout sur le plan soccer. Elle se sent redevable envers son entraîneuse Elisabet Gunnarsdottir, qui lui a donné « énormément de confiance » et qui l’a « guidée vers différentes positions ». « C’est un beau cadeau qu’elle m’a fait », ajoute-t-elle.

Même si elle est revenue en Amérique du Nord après une seule saison, elle ne regrette rien de son passage en Scandinavie : « J’en suis reconnaissante. Je n’aurais pas pu prendre une meilleure décision pour débuter ma carrière que d’aller en Suède. »

Vers l’équipe nationale

La Coupe du monde féminine de soccer aura lieu l’été prochain en Océanie, et Carle espère bien entendu y participer. Elle s’est d’ailleurs rapprochée du Canada en ayant l’équipe nationale en tête.

Elle admet que rien n’a changé depuis le triomphe olympique à Tokyo, outre le fait de se faire présenter comme une « médaillée d’or olympique ». « Ça fait encore un peu bizarre », admet-elle en riant.

Elle a fait partie de l’équipe qui a marqué l’histoire du soccer canadien et elle souhaite faire partie de l’équipe qui pourrait la marquer à nouveau.

Elle entamera officiellement le nouveau chapitre de sa carrière à la fin du mois de janvier, lorsqu’elle rejoindra ses coéquipières pour entamer le camp d’entraînement du Spirit. D’ici là, elle profitera d’un rare temps d’arrêt pour passer le temps des Fêtes auprès des siens.