Les journalistes des Sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir.

Alexandre Pratt

Le but gagnant d’Andrés Iniesta, dans la 116e minute de la finale de 2010, qui a permis à l’Espagne de remporter sa première Coupe du monde. J’étais dans les rues de Barcelone lors de ce moment de grâce. La ville a explosé de joie. Des dizaines de milliers de partisans sont descendus sur la Rambla. « Campeones ! Campeones ! España ! Catalunya ! » De la place d’Espagne, où j’avais regardé la première demie, au quartier gothique, où j’ai assisté au triomphe, Barcelone a fêté au son des vuvuzelas et des feux d’artifice artisanaux qui éclataient. Une nuit magique.

Jean-François Téotonio

PHOTO MATT DUNHAM, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Cristiano Ronaldo (à droite) à la Coupe du monde de 2010

Ce n’est pas un souvenir précis qui m’a marqué... c’est l’ensemble de l’œuvre. La Coupe du monde — et l’Euro —, pour moi, c’est synonyme de rassemblement en famille pour regarder le Portugal. À l’époque, c’était Figo. Nani. Pepe. Deco (mon joueur préféré dans ma jeunesse). Ronaldo. Un été, toute la famille portugaise s’était rassemblée dans la cour arrière, chez ma tante à Saint-Bruno, pour regarder un match. Drapeaux dans les fenêtres de la maison, fanions sur les voitures, chandails portés pour l’occasion, toute la patente. C’était mon premier contact avec ce sport, qui est aujourd’hui au centre de ma carrière.

Simon-Olivier Lorange

La Coupe du monde de 2002, disputée au Japon et en Corée du Sud, est certainement celle que j’ai suivie le plus assidûment à ce jour. Je me rappelle m’être amouraché de deux équipes aux antipodes l’une de l’autre. D’une part, les Sud-Coréens, discrète équipe co-hôte qui a rendu sa patrie complètement folle en atteignant la demi-finale. D’autre part, le Brésil, formation électrisante menée par Ronaldo, Rivaldo, Roberto Carlos et mon joueur préféré des années 2000, Ronaldinho. Ce dernier avait marqué deux buts dans le tournoi, mais c’est surtout le deuxième dont on se souvient — un coup franc converti en filet gagnant en quart de finale contre l’Angleterre. Ça vaut la peine de le revoir.

Voyez le but de Ronaldinho

Guillaume Lefrançois

Ça remonte au Mondial 2010. J’étais alors à Radio-Canada Sports et un patron (était-ce toi, Tremblay ?) avait lancé l’idée de trouver un blogueur pour chacun des 32 pays qui participaient au tournoi. Du Nigeria à la Slovénie, on avait trouvé des candidats pour tous les pays, même la bonne vieille Corée du Nord. Mais pour une raison ou une autre, personne ne s’était manifesté pour le Japon. Notre collègue Renaud St-Laurent — maintenant chez les Carabins — s’était donc improvisé fan du Japon et nous livrait ses impressions sur l’équipe qui avait tout de même survécu à la phase de groupe avant de s’incliner en huitièmes de finale. Tel un Rodney Anoa’i (le type qui personnifiait le lutteur Yokozuna), Renaud avait pleinement mordu dans sa culture d’adoption, assistant même à un match en direct du Big in Japan, où il a même dû convaincre le personnel de syntoniser le match tellement ça levait plus ou moins. Du bon divertissement pendant un mois.

Richard Labbé

Il y a tellement de grands moments associés à la Coupe du monde de soccer qu’il est difficile, pour ne pas dire impossible, d’en cerner un seul. Mais je vais y aller avec ce qui représente si bien le Beautiful Game à mes yeux : le théâtre. À ce chapitre, je ne vais jamais oublier le jeu à la fois fluide et authentique de Rivaldo, un membre de la sélection brésilienne qui aurait aussi bien pu faire carrière sur les planches de la Scala de Milan. Je retiens donc ce corner lors du tournoi de 2002, alors qu’un adversaire turc un peu exaspéré lui lance le ballon de manière abrupte. Le ballon atteint Rivaldo au bas du corps, mais tel un Paul Buissonneau du gazon, le joueur vedette tombe comme s’il venait d’être atteint par un tireur d’élite, tout en se tenant le visage à deux mains. C’est un genre d’excellence qui ne s’enseigne pas ; tu l’as ou tu l’as pas. Vingt ans plus tard, cette scène, qui n’est pas sans rappeler la mort d’Othello, me hante encore.

Regardez la vidéo de cette scène

Jean-François Tremblay

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Arjen Robben, des Pays-Bas, et Iker Casillas, de l’Espagne

Mon moment, la finale du Mondial de 2010 entre les Pays-Bas et l’Espagne, était un peu au confluent de plusieurs étapes de ma vie. D’abord, je m’étais lié d’un amour inconditionnel avec un jeu vidéo de ma tendre enfance où je personnifiais les Pays-Bas, exclusivement par admiration pour leur palette de couleurs. Je revenais aussi d’un voyage aux Pays-Bas, où j’avais découvert entre autres la sublime ville en banlieue d’Amsterdam, Haarlem. Ajoutez à cela que j’avais travaillé des centaines d’heures à la création d’un site internet révolutionnaire pour le Mondial à Radio-Canada Sports. Bref, à ce moment précis, cette finale était l’évènement qui occupait toutes mes pensées, et les Pays-Bas étaient l’équipe de mon cœur. Mon moment : quand Arjen Robben a été volé par le bout du pied du gardien Iker Casillas alors qu’il était fin seul face au portier tôt dans le match. Rarement eu le cœur ainsi brisé en regardant du soccer.

Appel à tous

Et vous, quel est votre moment marquant de la Coupe du monde de soccer ?

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