CF Montréal 0 - Red Bulls 1 L’arroseur arrosé

Le CF Montréal a fait de ses victoires à l’étranger une spécialité cette saison. Voilà que les Red Bulls de New York lui ont fait le coup au stade Saputo.

Les visiteurs l’ont emporté 1-0 au terme d’un match où les Montréalais n’ont jamais trouvé leur rythme offensivement. Sans Lassi Lappalainen dans le couloir gauche, blessé aux adducteurs, les locaux ne parvenaient pas à briser les lignes étanches des New-Yorkais, venus dans la métropole résolus.

« Bien joué, New York », a salué l’entraîneur-chef Wilfried Nancy après le match. « Ils ont été très bons défensivement. »

Le mot d’ordre des Red Bulls, meilleure équipe de la MLS au chapitre des victoires à l’étranger ? Défendre, attendre le jeu et répliquer en contre-attaque. Une recette qui a fonctionné à merveille, particulièrement en première mi-temps.

Les visiteurs prenaient l’avance à la 43^e minute, alors que Lewis Morgan y allait d’un petit lob dans la surface pour déjouer James Pantemis.

« Les équipes commencent à nous connaître »

Cinq des neuf défaites du Bleu et noir cette saison sont survenues à domicile. La troupe de Wilfried Nancy a souvent de la difficulté à contrer le bloc bas des équipes venues à Montréal pour défendre. Est-ce que la stratégie à employer pour contrer le CF Montréal au stade Saputo commence à être évidente pour ses adversaires ?

« Pas du tout, estime Nancy. Ça dépend du moment. […] On a mis en place une équipe peut-être moins offensive, mais capable de contrôler la contre-attaque. Mais il aurait fallu être plus précis au niveau de la justesse technique. »

Samuel Piette avait un avis un peu différent.

Les changements de Wilfried Nancy allaient finir par faire leur effet. Les entrées de Zachary Brault-Guillard à droite et de Matko Miljevic au milieu, notamment, suivies de celle de Jojea Kwizera à gauche, donnaient finalement des ailes au CFM.

La meilleure occasion du match pour Montréal est venue du pied de Mason Toye, un autre remplaçant, à la 76^e minute. Il ratait toutefois le cadre. Ce n’est pas facile pour l’Américain depuis son retour de blessure, à la fin du mois de juin.

« Je lui ai parlé », a révélé Victor Wanyama.

« Je lui ai dit ce qu’il devait faire. Il doit relaxer et oublier cette partie. Il va retrouver sa touche lentement, mais sûrement. Il a été blessé longtemps. Jouer au soccer, ce n’est pas facile. Il devrait être fier de ce qu’il a accompli. »

Torres, gourmand

Nancy a qualifié de « pas trop grave » la blessure de Lappalainen, pilier de son système de jeu. Son absence « ne devrait pas durer longtemps », a-t-il précisé.

En son absence, Mathieu Choinière avait pris place à gauche, avec un rôle différent de celui de son coéquipier, qui cherche toujours la profondeur. Mais celui qui allumait – puis éteignait – son équipe en première période, c’était plutôt Joaquín Torres.

L’Argentin avait la fâcheuse tendance de vouloir conserver le ballon quelques instants de trop. Sa gourmandise finissait par limiter ses options alors que l’entonnoir se refermait sur lui, en plus d’éliminer celles offertes par ses coéquipiers.

Cela dit, il est le seul des Montréalais qui créait des actions en entame de match. Avec une distribution du ballon un peu mieux balancée de sa part, son succès aurait été plus probable.

« Tout le monde aurait pu mieux faire, a commenté Nancy, en réponse à une question sur Torres. Dans la prise de décisions, il aurait pu avoir un peu plus de justesse à certains moments. »

Se relever contre Toronto

Ce résultat met un terme à la séquence de huit matchs sans défaites du CF Montréal. Le onze montréalais a plié l’échine mercredi après un deuxième match en cinq jours. Les jambes se faisaient-elles lourdes ?

Wanyama a rappelé le match « difficile » de samedi, à Chicago, lorsque son club a dû protéger son avance à 10 contre 11 pendant une demie complète. « Tout le monde avait fait un effort supplémentaire. »

Samuel Piette, qui a dit s’être « senti bien sur le terrain », a plutôt parlé d’une « belle opportunité », dimanche prochain, au BMO Field.

« On a un gros match qui s’en vient contre Toronto. Je l’ai mentionné dans le vestiaire. Il n’y a pas de meilleures circonstances pour se relever et aller battre Toronto chez eux. »