Trop peu, trop tard. Le CF Montréal avait besoin d’une remontée spectaculaire au Stade olympique, mercredi soir en Ligue des champions, mais il n’a pu recréer la magie de 2015.
Le onze montréalais a fait match nul de 1-1 (1-2 au total des buts) contre le Cruz Azul à Montréal, lors du match retour des quarts de finale. Il est ainsi éliminé de la compétition.
Ce résultat, jumelé à ses trois défaites en MLS, vient confirmer un début de saison 2022 difficile pour le CF Montréal. Mais la performance de mercredi, dominante malgré l’élimination, est tout de même source d’espoir pour Wilfried Nancy.
En termes de performance, on ne mérite pas qu’une seule victoire en sept matchs, a commenté l’entraîneur-chef en visioconférence d’après-match. Mais pour l’instant, c’est ce qu’on a. Si les gars continuent de faire des performances comme aujourd’hui […], je ne suis pas inquiet.
Wilfried Nancy, entraîneur-chef du CF Montréal
Le CF Montréal a porté 16 tirs vers le filet adverse, contre 9 pour le Cruz Azul. Six d’entre eux étaient cadrés, contre cinq de l’autre côté. En outre, la possession a été dominée à 67,3 % par les locaux.
Mais seul Rudy Camacho a réussi à trouver la brèche chez les remparts mexicains, mercredi, malgré le siège montréalais en deuxième demie. Sa frappe de la tête à la 79e minute égalisait la marque. Les décibels montaient au Stade, fort de ses 21 388 spectateurs, à ce moment.
Mais ce n’était pas assez : le Bleu-blanc-noir avait la lourde tâche de marquer trois buts en deuxième mi-temps pour espérer passer en demies. Uriel Antuna avait réussi sa deuxième réalisation de la série pour les Mexicains tout juste avant l’entracte, trompant finalement la vigilance de Sebastian Breza. Le portier montréalais a été excellent dans cette rencontre.
Ce but changeait complètement la donne. Parce qu’en retard d’un seul but après le match aller, le CF Montréal avait encore tout à jouer. Et il a entamé la joute avec l’aplomb d’une équipe affamée. Les partisans le lui ont bien rendu, par ailleurs, tandis qu’un contingent imposant de partisans mexicains avait pris place sur les bancs jaunes et bleus de l’enceinte montréalaise. Les locaux ont dû élever la voix à quelques reprises pour enterrer les chants des visiteurs.
Sur le terrain, le pari de Wilfried Nancy, qui avait visiblement prévu profiter d’un couloir gauche malléable du côté du Cruz Azul, semblait porter ses fruits. Le jeune Róbert Thorkelsson, qui obtenait un tout premier départ avec le club montréalais, était utilisé à profusion. Son association avec Kamal Miller, impérial mercredi, composait l’essentiel de l’animation du jeu des locaux.
« Les gars ont fait le match qu’il fallait, a estimé Nancy. En première mi-temps, on fait quelque chose de bien, on construit le match. Puis on prend ce but. […] Il nous a fait mal, à deux minutes de la mi-temps. On était en train de construire quelque chose. »
En deuxième période, Thorkelsson était remplacé par Kei Kamara. Dès son entrée en jeu, il était menaçant. Mais sans toutefois faire mouche.
Parce que comme ça a été si souvent le cas depuis le début de la saison du CF Montréal, c’est l’efficacité dans le dernier tiers qui a fait défaut. On s’y rendait par les couloirs. On tentait des centres. Mais soit ils passaient tout droit, soit Kamara ne parvenait pas à cadrer sa reprise de la tête. Même frustration du côté de Romell Quioto, qui a obtenu de bonnes chances de marquer à partir de l’aile gauche, mais bloquées par le gardien substitut des Cimentiers, Sebastian Jurado. Ainsi, les deux Sebastian ont donné un bon spectacle dans leurs cages respectives.
« Je sais qu’on va se créer des occasions, juge Nancy. Les gars comprennent mieux ce qu’on veut faire. Ils travaillent bien, même si on n’a pas beaucoup de temps pour travailler ces derniers temps. »
« On est fatigués »
Wilfried Nancy fait ici référence au calendrier actuel de l’équipe. Le CF Montréal jouait mercredi un 4e match en 12 jours. Il en disputera un cinquième samedi prochain, à Atlanta. Il n’est pas le seul de son club à avoir hâte que ce train d’enfer arrive à destination. La pause internationale commence dimanche.
« C’est sûr qu’on veut gagner le match et passer, a commenté Sebastian Breza. En même temps, c’est vrai que ça va faire du bien de jouer moins de matchs. »
D’ordinaire peu bavard malgré son style bien à lui, le gardien semblait avoir déjà longuement réfléchi à ce sujet.
« Comme on a pu voir depuis le début de la saison, l’équipe est fatiguée, ajoute-t-il. On joue samedi, mercredi, samedi, mercredi, samedi, mercredi. Mais c’est dans l’adversité que l’équipe se forge et se rapproche.
« On est fatigués, on s’entraîne sur du béton [le synthétique du Stade olympique] tous les jours, on voyage au Mexique, 5-6 heures de vol, on joue en altitude. Maintenant, on peut se concentrer sur la MLS à 100 %. »
En plus des nombreux attaquants toujours indisponibles à Wilfried Nancy, les milieux de terrain Samuel Piette et Mathieu Choinière manquaient encore à l’appel, mercredi.
La difficulté du début de saison du club, elle réside là, aussi.